Paranoïaque et passionné d’armes: ce que l’on sait de l’auteur du double meurtre dans les Cévennes

© AFP 2024 CLEMENT MAHOUDEAUDes gendarmes lors de l'opération dans les Cévennes
Des gendarmes lors de l'opération dans les Cévennes - Sputnik Afrique, 1920, 14.05.2021
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Depuis quatre jours déjà la police du Gard est à la recherche de Valentin Marcone, homme qui a tué mardi 11 mai son patron et un de ses collègues dans les Cévennes. Des éléments recueillis ont révélé qu’il est paranoïaque et dangereux, sait manier des armes et survivre en milieu hostile.

Au moins 350 gendarmes et huit hélicoptères ont été mobilisés pour traquer Valentin Marcone, l’homme de 29 ans qui est venu mardi matin dans la scierie des Plantiers (Gard), où il était employé, et a abattu de plusieurs balles dans la tête son chef et un de ses collègues. Alors qu’il est toujours en fuite dans une forêt locale, les autorités parlent d’un individu d’«une véritable dangerosité» car il est armé d’«un fusil équipé d'une lunette de visée», une «arme particulièrement dévastatrice».

Ainsi, le général Philippe Ott, commandant du groupement de gendarmerie du Gard, a précisé jeudi lors d’une conférence de presse que l’homme «s'entraînait très régulièrement au tir, et surtout au tir à longue portée» et avait peut-être «positionné un poste de combat».

Un «solitaire»

Bien que l’homme soit en couple avec une fille âgée d’un an, le gendarme le décrit comme «un solitaire» qui avait très peu d’amis, voire pas du tout. Son compte Facebook témoigne de sa passion pour les armes et de son attitude critique envers les élites: fin avril, il a relayé la tribune des militaires adressée au gouvernement.

Un habitant des Plantiers a raconté au Parisien que l’homme avait travaillé quelques temps comme cantonnier du village mais que son contrat n’avait pas été reconduit car «il en voulait à la Terre entière». «Il a fait beaucoup de conneries. Il notait ses heures à la minute près et même celles du maire», se rappelle-t-il.

L’homme a en outre lancé une série de procédures contre son ancien employeur en l’accusant entre autres de changer ses horaires à la dernière minute et d’avoir produit de fausses attestations de formation. Il avait alors même lancé, selon le quotidien, des pétitions sur la plateforme Change.org, sous le pseudo «the Joker».

Apte à survivre en milieu hostile

Quant à son intérêt pour les armes, Le Parisien écrit que l’homme voulait devenir tireur d’élite dans l’armée, ce qu’il n’a pas pu faire en raison de problèmes de vue. Mais cela ne l’a pas empêché d’être licencié trois ans dans un club de tir sportif et de se procurer une douzaine d’armes et 3.300 munitions, pour certaines non déclarées.

Une semaine avant son crime, l’homme aurait pris l’habitude de venir au travail vêtu d’un gilet pare-balles. Il avait «un comportement assez inquiétant depuis quelques temps, de type paranoïaque», explique le procureur de la République d’Alès, François Schneider.

Cité par Midi libre, le procureur de Nîmes Éric Maurel a indiqué que quatre familles ont été exfiltrées du village des Plantiers, car elles avaient des différends avec le fugitif liés au travail. Celui-ci, poursuit M.Maurel, «est apte à la survie en milieu hostile, mais il n’a aucune relation avec le survivalisme, pas plus qu’il n’est paramilitaire».

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