Le premier vol d’essai du planeur hypersonique V-MaX (pour Véhicule Manœuvrant eXpérimental) aura lieu «dans les prochains mois», a annoncé la ministre française de la Défense, Florence Parly, confirmant ainsi sa propre déclaration d’il y a deux ans.
«Vous savez certainement que la France, comme beaucoup d’autres grandes nations militaires, développe des planeurs hypersoniques. Notre démonstrateur V-Max devrait accomplir son premier vol dans les prochains mois», a indiqué Mme Parly dont les propos sont repris dans un communiqué du ministère.
Mme Parly avait promis dès 2019 que le premier essai en vol de cet appareil capable d'atteindre une vitesse de 6.000 km/h aurait lieu fin 2021. Depuis, il n’y a pas eu beaucoup de nouvelles sur la réalisation de ce projet.
L’armée effectue un test avec une trajectoire inhabituelle
Pourtant, les attentes concernant l’apparition de V-Max seraient grandes, à en juger par les suppositions apparues sur les réseaux sociaux après l’émission de deux avertissements de navigation par la Direction générale de l’armement (DGA) en avril. Ceux-ci portaient sur quatre zones de l’Atlantique Nord et montraient une trajectoire atypique pour un missile balistique.
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— Dr Marco Langbroek 💉 #Vaccinate (@Marco_Langbroek) April 25, 2021
Navigational Warnings suggest that France will be test-firing an #ICBM from DGA Essais de Missiles near Biscarosse towards Bermuda between Apr 28-May 21.
Target area does not fit a simple ballistic trajectory@nukestrat @ArmsControlWonk @mhanham @planet4589 @wslafoy #missile pic.twitter.com/gkthc6tVwV
«S’agit-il d’un essai du missile balistique M51.3 ou du planeur V-MAX?», s’est notamment interrogé un utilisateur de Twitter.
Missile balistique tiré ce mercredi matin depuis le site d' Essais de Missiles de la DGA près de Biscarosse vers les Bermudes
— Harry Boone (@towersight) April 28, 2021
French Army SLBM M51 or V-Max Hypersonic missile prototype? launch test this morning pic.twitter.com/VunhBPkcwi
D’ailleurs, la Défense a précisé le 28 avril avoir réalisé un tir d'essai d'un missile balistique M51, sans charge nucléaire, depuis le site de la DGA-EM implanté à Biscarrosse, dans les Landes.
Vitesses inédites «de 6.000 à 7.000 km/h»
«Ces planeurs hypersoniques sont capables de franchir les défenses aériennes les plus perfectionnées: ce sont des missiles qui pourront atteindre des vitesses inédites de 6.000 à 7.000 kilomètres par heure, autrement dit, parcourir la distance entre Dunkerque et Nice en 12 minutes», a précisé la ministre.
Le planeur, dont la conception a été confiée à Arianegroup, sera un appareil autonome sans moteur, propulsé par le missile de croisière air-sol ASN4G.
D’autres pays se dotent aussi d’armes hypersoniques
Selon la Défense, il s'agit de s'assurer que la France ne sera pas à la traîne dans la conception d'armes hypersoniques. D’autant plus que les États-Unis, la Russie ou la Chine travaillent dans ce domaine depuis longtemps.
En décembre, le ministère russe de la Défense a notamment publié une vidéo du chargement dans un silo d’un missile balistique intercontinental avec un planeur hypersonique Avangard. Cette opération a eu lieu dans le cadre de l’équipement de la division de missiles d’Orenbourg en blocs hypersoniques Avangard.
Le 8 mars, l’US Air Force a annoncé que les tests du missile hypersonique AGM-183A de Lockheed Martin, alias ARRW (Air-launched Rapid Response Weapon ou «Arrow»), commenceraient dans les 30 prochains jours. L’engin a été livré le 1er mars à la base aérienne d’Edwards, en Californie, et installé à bord du bombardier B-52H Stratofortress qui subirait des tests au sol préliminaires.