Après les militaires, une tribune d’ex-policiers appelle au «sursaut national»

© AFP 2024 JULIEN GERARDUn policier dans les quartiers nord de Marseille
Un policier dans les quartiers nord de Marseille - Sputnik Afrique, 1920, 14.05.2021
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D’anciens policiers ont publié une missive à l’adresse du gouvernement et des parlementaires. Ils dénoncent la flambée de l’insécurité, en partie en raison d’une immigration incontrôlée. Ils ont été rappelés à l’ordre par les autorités.

Les tribunes d’indignation ne cessent de se multiplier depuis quelques semaines, au sein des forces régaliennes. Après les haut gradés à la retraite, les militaires d’active et certains syndicats des forces de l’ordre, voici que 93 ex-policiers prennent la plume pour s’adresser au gouvernement et aux parlementaires.

Leur pétition dénonce une situation «gravissime» en matière de sécurité, symbolisée notamment par la multiplication d’attaques de commissariats ainsi que par la flambée des «violences faites aux personnes».

Comme la première tribune des militaires, le texte pointe également du doigt la montée du «communautarisme» dans les banlieues. Ils citent les mots de Gérard Collomb lors de son départ du ministère de l’Intérieur, qui craignait alors de voir les Français vivre face à face, après avoir vécu côte à côte.

«La multiplication des attentats et des agressions violentes dirigées contre nos gardiens de la paix publique démontrent un refus de nos valeurs républicaines, de nos coutumes et de notre modèle de société dans des pans entiers de notre nation», expliquent ainsi les ex-policiers.

Ils font également le lien entre immigration et insécurité, une corrélation sur laquelle s’est déchirée la classe politique ces dernières semaines. Les signataires plaident ainsi pour un contrôle de l’immigration clandestine «qui gangrène de nombreux quartiers et contribue à alimenter désordre et délinquance».

Alors que la première tribune des militaires avait été accusée d’instrumentaliser une menace de guerre civile, voire d’envisager un putsch pour y remédier, les anciens agents entérinent le constat des soldats.

«La France ne doit pas basculer dans le chaos. La police française ne peut pas tolérer que demain les forces armées la remplacent pour éviter une guerre civile», écrivent ainsi les anciens hommes en bleu.

Les 93 pétitionnaires se disent enfin las des «incantations compassionnelles» opposées par les gouvernants à la montée des violences. Pour briser cette apathie, ils appellent à un «sursaut national» et à des «mesures efficaces pour reconquérir notre propre pays».

Rappel à l’ordre

Cette tribune n’a visiblement pas été du goût des autorités, puisque le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a pris la peine de répondre aux pétitionnaires. Il leur rappelle ainsi que leur statut de retraités ne les «exonère pas de l’obligation de réserve», dans un courrier révélé par Europe 1.

Le haut responsable fustige encore une prise de position qui «fragilise notre institution plus qu’elle ne la renforce» et souhaiterait que les aînés dans les rangs de la police tiennent un discours plus «constructif et fédérateur».

Les tribunes précédentes avaient également suscité l’inquiétude des autorités. La ministre des Armées, Florence Parly, avait ainsi dénoncé «une tribune irresponsable» concernant la première épître des militaires, et demandé des sanctions.

La deuxième, signée par des militaires d’active, avait également déclenché un tollé au sein du gouvernement. Sur BFMTV, Gérald Darmanin avait notamment critiqué le manque de «courage» des auteurs, qui avaient choisi l’anonymat.

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