«Stupidité la plus totale»: le procureur d’Avignon dénonce ceux qui partagent la photo du tueur présumé

© AFP 2024 CLEMENT MAHOUDEAUdes policiers à Avignon, le 5 mai 2021
des policiers à Avignon, le 5 mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 11.05.2021
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Alors que la police a interpellé dimanche un homme suspecté d’avoir tué le policier Éric Masson à Avignon, le procureur de la République de la ville dénonce le comportement des internautes qui partagent depuis vendredi la photo d’un jeune homme qui est, selon eux, le meurtrier.

Le procureur de la République d’Avignon, Philippe Guémas, a fortement critiqué lundi 10 mai les personnes qui partagent sur les réseaux sociaux une photo du meurtrier présumé du policier Éric Masson tué par balle le 5 mai et qui posent ainsi des obstacles aux enquêteurs.

Il a appelé les intéressés à s'interroger sur «le nombre de neurones qu'ils ont entre les deux oreilles».

«Puisque de deux choses l’une: soit c’était l’auteur potentiel des faits et il n’y avait là pas de meilleure façon de lui annoncer qu’il était repéré et de l’inciter à prendre la fuite, ce qui n’est pas très intelligent, soit il n’a rien à voir avec les faits et c’est tout aussi grave, sinon plus. Donc je veux dire dans les deux cas, c’est la stupidité la plus totale, et encore je suis poli quand j’emploie le mot stupidité. Mais c’est pour vous dire que ces diffusions sur les réseaux sociaux, c’est le comble de la bêtise et c’est totalement contreproductif», expose-t-il lors d’une conférence de presse.

La photo en question

Le lendemain du meurtre, plusieurs internautes se sont mis à partager une photo d’un jeune homme qu’ils désignaient soit comme le «meurtrier» soit comme le «meurtrier présumé» d’Éric Masson. Si d’après le Figaro, la photo a d’abord circulé sur les réseaux sociaux avant d’être diffusée par iNews24, la chaîne israélienne a écrit le 6 mai dans un tweet, supprimé depuis, qu’il s’agissait d’une information «exclusive» provenant d’«une source proche du dossier».

Après avoir dévoilé le nom de «l’auteur du meurtre», la chaîne a précisé que l’homme était «sorti de prison pour avoir transporté des armes de guerre de type AK-47».

Quatre personnes placées en garde à vue

Dimanche soir, la police a interpellé quatre personnes au péage de Remoulins, à une vingtaine de kilomètres de la Cité des Papes, qui prenaient la direction de l'Espagne, selon les enquêteurs. Parmi ces quatre personnes placées en garde à vue figuraient le tireur présumé, son complice et le chauffeur. La 4e était une femme, la sœur du tireur présumé.

Les deux premiers, âgés de 19 et 20 ans et déjà condamnés plusieurs fois, avaient dans leur véhicule environ 2.000 euros en liquide.

Lors de son audition lundi, le tireur présumé, dont le nom n’a pas été dévoilé, a formellement contesté les faits. «Il est atterré, interloqué, et ne veut pas prendre pour les autres», a expliqué à l'AFP son avocat, Me Louis-Alain Lemaire.

Par la suite, les gardes à vue de la femme et du conducteur de la voiture ont été levées sans poursuite à ce stade.

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