Alors que les préparatifs du retrait d’Afghanistan s'accélèrent, l’armée américaine cherche où stationner ses troupes et le matériel évacués pour pouvoir soutenir le gouvernement afghan, contrôler la progression talibane et surveiller les autres extrémistes. Les options évaluées vont des pays voisins aux émirats arabes du Golfe, en passant par les porte-avions de l’US Navy, rapporte le Wall Street Journal se référant à des responsables militaires et à des membres de l’administration Biden.
Selon ces sources, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan sont préférés. Les deux pays bordent l'Afghanistan et permettraient un accès rapide.
Des plans compliqués par la Russie et la Chine
«Mais l'importante empreinte militaire de la Russie dans la région, la croissance de la Chine et les tensions avec Washington compliquent les plans de bases en Asie centrale», soulignent les responsables.
«Aucune demande officielle de bases en Asie centrale n'a été faite à ce jour, selon des responsables américains, le Pentagone pesant toujours le pour et le contre. Le département d'État et la Maison-Blanche sont également impliqués dans la décision», indique le quotidien.
Les États-Unis disposaient de deux bases militaires en Asie centrale, notamment en Ouzbékistan et en Kirghizie, qu’ils ont respectivement quittés en 2005 et 2014.
Joe Biden avait annoncé que les troupes américaines se retireraient définitivement du territoire afghan avant le 11 septembre 2021.
Rien n’indique pour l’heure un intérêt de ces deux pays d’Asie centrale pour une telle coopération avec les États-Unis.
Le Président tadjik Emomali Rahmon se trouvait le 9 mai à Moscou où le problème afghan était au menu des discussions avec des dirigeants russes.
Des bases étrangères exclues par la doctrine militaire ouzbèke
Le ministère ouzbek de la Défense a réagi, faisant savoir que la doctrine militaire du pays ne prévoyait pas le déploiement de bases étrangères sur le territoire national.
«Les documents fondamentaux en matière de défense contiennent des réponses claires et nettes à ces questions: non-admission de bases et ouvrages militaires étrangers sur notre territoire», a déclaré à Sputnik un porte-parole de la Défense ouzbèke.
Il a ajouté que le même principe figurait dans la Constitution et dans les grands axes de la politique étrangère.