La question du port du voile sur les affiches électorales de La République en marche crée la polémique au sein du parti.
Des remous suscités par un tweet du vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella qui a pointé la photo d’une candidate voilée sur une affiche électorale à Montpellier.
«C’est cela la lutte contre le séparatisme?» a-t-il tweeté lundi soir, interpellant Marlène Schiappa.
Jordan Bardella a été retweeté par le délégué général de LREM Stanislas Guerini qui a demandé de changer la photo, la jugeant incompatible avec les valeurs du parti d’Emmanuel Macron.
«Les valeurs portées par LREM ne sont pas compatibles avec le port ostentatoire de signes religieux sur un document de campagne électorale. Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM leur retirera leur soutien.»
— Malik Milka (@abdelmalik92) May 10, 2021
Même son de cloche chez Attal
Une réaction partagée par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
«Pour LREM, on ne souhaite pas présenter de candidat qui s’affiche sur des documents officiels de campagne avec un signe ostensible religieux. C’est une question de choix politique», avance-t-il au micro de France Inter après avoir reconnu que juridiquement, rien n’empêchait «une personne de se présenter à une élection avec un signe religieux».
Refus d'une candidate voilée sur une liste #LREM à #Montpellier #Régionales - @GabrielAttal : "On ne souhaite pas présenter un.e candidat.e avec un signe ostensible religieux, c'est une question de choix politique" #le79inter pic.twitter.com/DSdxY4vW3b
— France Inter (@franceinter) May 11, 2021
Mais la position de MM.Guerini et Attal ne fait pas l’unanimité au sein de LREM.
Le port du voile, le choix de chacun
La députée du Val-d’Oise Cécile Rilhac estime que le foulard de la candidate sur la photo n’est pas contraire à la loi républicaine et que l’extrême droite ne doit pas «dicter notre agenda politique et encore moins les règles électorales».
L’extrême-droite ne doit pas dicter notre agenda politique et encore mois les règles électorales.
— Cécile RILHAC (@Cecile_Rilhac) May 10, 2021
Aucun texte de loi n'interdit le port de signes religieux dans une campagne électorale ou lors d'un mandat !
Le foulard de cette femme n’est pas contraire à la loi républicaine https://t.co/0czNsUR6zJ
«Le port du voile n’est pas interdit aux candidats aux élections françaises. C’est le choix de chacun: candidats et électeurs», signale la députée de Maine-et-Loire Stella Dupont en retweetant sa collègue.
Comme l’écrit ma collègue @Cecile_Rilhac, l’extrême-droite ne doit pas dicter notre agenda politique, ni nos règles électorales. La loi, rien que la loi ! Le port du voile n’est pas interdit aux candidats aux élections françaises. C’est le choix de chacun : candidats et électeurs https://t.co/aTF31OgAQM
— Stella DUPONT (@stelladupont) May 10, 2021
Une autre députée LREM du Val-d’Oise, et vice-présidente de la Commission des lois, Naïma Moutchou, a elle aussi fait part de son désaccord avec Stanislas Guerini. Elle juge qu’écarter cette candidate serait discriminatoire, car la loi protège les convictions religieuses et la liberté de les afficher en campagne électorale.
«Le mépris du droit, c’est l’agenda du RN, pas le nôtre», insiste-t-elle.
Écarter cette candidate serait une discrimination. La loi protège les convictions religieuses et la liberté de les afficher en campagne électorale. La jurisprudence est tout aussi claire. Puis les électeurs décident.
— Naïma Moutchou (@NaimaMoutchou) May 10, 2021
Le mépris du droit, c’est l’agenda du RN. Pas le nôtre. https://t.co/0rd41P7aiO