«Les caractéristiques et les mutations présentes dans ce variant laissent penser qu’il aurait une capacité à diffuser plus rapidement et donc une vitesse d’accélération de l’épidémie plus importante», explique dans un entretien à la Maghreb Arabe Presse (MAP) l’épidémiologiste marocain Mohamed Amine Berraho.
En effet, selon l’épidémiologiste, le variant indien est caractérisé par une double mutation, la première qui caractérise le variant sud-africain marqué par une accélération et surtout par un échappement vaccinal et la deuxième celle qui caractérise le variant brésilien et californien connu pour sa grande transmission et une vitesse plus rapide de propagation de l’épidémie.
Que se passe-t-il en Inde?
Il a, par ailleurs, souligné qu’une lecture de la situation en Inde pourrait nous induire en erreur, étant donné que cette accélération à cette vitesse pourrait nous laisser déduire que cela est principalement ou totalement lié au nouveau variant, ce qui est faux, à son sens.
«La situation épidémiologique est caractérisée par la prédominance du variant britannique et l’accélération de la pandémie en Inde ne peut être expliquée au seul variant, mais est plutôt liée au grand rassemblement, à la précipitation à lever précocement les mesures mises en place, outre l’excès de confiance des décideurs à l’encontre de l’avis des scientifiques», a expliqué le professeur.
D’autre part, le docteur Berraho a indiqué que les données scientifiques publiées à partir des données de l’Inde ne rapportent pas de changement dans le profil de morbidité du Covid-19 avec le variant indien comparé au virus initial.
Serait-il résistant au vaccin?
Interrogé sur l'efficacité des vaccins actuels contre ce variant, l’expert a expliqué qu'il entraînerait potentiellement un échappement vaccinal, mais pas pour tous les vaccins.
«Le variant indien présente une mutation sud-africaine qui entraîne un échappement vaccinal, ce qui nous pousse à penser que cette mutation pourrait rendre ce variant plus résistant aux anticorps qu’ils soient acquis par la vaccination ou par une infection antérieure au coronavirus», a-t-il fait savoir.
Évoquant l’exemple du variant sud-africain qui entraîne un échappement vaccinal pour le vaccin AstraZeneca, l'épidémiologiste a noté l’absence de données scientifiques concernant les autres variants, soulignant qu’il ne s’agit pas d’un échappement vaccinal total mais d’une réduction de l’efficacité.
«Si le variant indien semble potentiellement plus contagieux que les autres souches, il entraîne les mêmes symptômes du Covid-19 connus jusqu’à maintenant», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est des mesures à prendre pour prévenir la propagation du variant indien, l’expert a souligné que les mesures restent les mêmes pour les autres variants et pour le coronavirus en général.
Il a, à cet égard, insisté sur le maintien des mesures individuelles et collectives, à savoir le port du masque, la réduction de la densité dans les lieux publics et les moyens de transport, le lavage régulier des mains et la distanciation physique.