«Il n’y a aucun acte»: des policiers expriment leur ras-le-bol après le meurtre de leur collègue à Avignon

© AFP 2024 CLEMENT MAHOUDEAUSituation à Avignon après le meurtre du policier lors d'une opération anti-drogue
Situation à Avignon après le meurtre du policier lors d'une opération anti-drogue - Sputnik Afrique, 1920, 09.05.2021
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Secoués par l’assassinat d’un fonctionnaire mercredi à Avignon, les syndicats de police ont exprimé sur Europe 1 leur mécontentement face au manque d’actes concrets du gouvernement contre les violences envers les forces de l’ordre. Ils demandent des mesures pour protéger les agents.

Après le meurtre du brigadier Éric Masson à Avignon mercredi 5 mai, un hommage lui sera rendu ce dimanche 9 mai à 14h00 devant le commissariat auquel il était affecté. Avant d’être reçus par Jean Castex le 10 mai à Matignon, des syndicats ont fait part de leur ras-le-bol au micro d’Europe 1.

«Les policiers ont vraiment le sentiment d’être abandonnés», déplore le secrétaire général du syndicat Alternative Police, Denis Jacob, auprès du média, évoquant des troupes fatiguées et à bout de nerfs.

Selon lui, le gouvernement ne fait que des déclarations de soutien, alors qu’on a besoin d’actes:

«Il y a une certaine lassitude. Nous avons besoin d’un signe fort du Président de la République. Ça doit passer par des actes concrets», insiste-t-il.

«La violence va crescendo»

Pointant la violence qui «va crescendo», le secrétaire général du syndicat Synergie Officiers Patrice Ribeiro souligne auprès de la radio le besoin de mesures «imposées au plus haut niveau de l’État» qui «permettent de protéger les policiers».

«C’est-à-dire des peines plancher, des peines qui ne soient pas aménageables et que celui qui s’en prend à un policier, un pompier ou un élu soit automatiquement sanctionné. On ne peut pas avoir ces processus d’ensauvagement qui se multiplient encore une fois parce qu’on a des gens qui sont pétris d’impunité et qui savent que, même au bout de 50 ou 60 faits, ils sont toujours dehors. Ce n’est plus possible», conclut-il.

Le secrétaire général du Syndicat des commissaires de police, David Le Bars, juge son côté qu’«un assassin de policier doit être traité différemment de tout autre délinquant. Il y a des symboles auxquels on ne touche pas dans la République», ajoutant qu’«il n'y a pas assez de dispositifs fermes pour ceux qui commettent l'irréparable».

Macron veut «une réponse pénale»

Mercredi 5 mai, un agent de police a été tué par balle lors d’une opération antidrogue dans le centre-ville d’Avignon. En l’absence de caméras de surveillance et faute de descriptions précises établies par les témoins, les enquêteurs n’ont pas encore identifié le tireur.

L’information préliminaire sur la fuite du tireur à trottinette a été démentie par une source proche du dossier auprès du Parisien et de BFM TV.

S'exprimant sur le meurtre du policier à Avignon, Emmanuel Macron a condamné «la violence qui enfle dans la société», soulignant «le rôle des policiers rendu chaque jour plus difficile par cette violence». Selon lui, il faut cependant «continuer d’avancer pour que la réponse pénale soit au rendez-vous de la réalité de la société et de son évolution».

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