Les journalistes de BFM TV ont réussi à recueillir, trois jours après la mort d'Éric Masson, le policier tué par balle à Avignon, les témoignages de la femme qui venait d'acheter des stupéfiants au moment du drame. Sortie, selon elle, «chercher des bières», elle avait demandé aux jeunes présents dans la rue «quelque chose à fumer».
Ceux-ci lui ont dit d'attendre et que le dealer allait arriver, a-t-elle raconté, ajoutant qu’elle avait descendu la rue et que le fournisseur lui avait «donné le truc».
«Tout d'un coup, un jeune a crié pour dire que la police était là, ils se sont tous envolés et sont partis d'un côté et de l'autre.»
Toujours selon la femme, lorsque le policier l’a abordée dans la rue, elle a «compris tout de suite» pourquoi il l’arrêtait et lui a remis ce qu'elle venait d'acheter. Alors qu'il contrôlait son identité, deux individus sont arrivés et «ont fait les curieux» pour voir ce qu'il se passait, pensant qu’elle faisait «une transaction».
Le meurtre
«Je ne le regardais plus [le policier, ndlr], j'ai vu son collègue qui arrivait, j'ai entendu les coups de feu […] et j'ai compris qu'il avait dû tirer sur le policier», a-t-elle indiqué.
Elle a précisé qu’elle avait vu deux personnes réaliser un massage cardiaque au policier touché.
«Je n'en reviens pas […] je ne sais pas pourquoi il a fait ça», a-t-elle confié, ajoutant que «c'était un brave homme».
BFM TV souligne que, selon ses informations, le tireur n'est pas le dealer de cette cliente qui a été placée en garde à vue pendant 48 heures avant d'être relâchée. Il est actuellement toujours recherché.
Les recherches
Les enquêteurs, une centaine d’après BFM TV et Le Parisien, n’ont pas réussi à établir les profils complets du tireur et de son complice, à l’exception de quelques détails physiques. En l’absence de caméras alentour, l’itinéraire des deux complices n’a pas non plus pu être reconstitué pour le moment.
Alertés au sujet d’un regroupement près d’un point de deal dans le centre-ville d’Avignon, plusieurs policiers, dont la victime, Éric Masson, sont arrivés sur les lieux. Ils ont rapidement repéré une opération ressemblant à une vente de drogue. C’est au moment de l’interpellation de la cliente que deux personnes ont abordé les agents et que l’une d’elles a ouvert le feu.
Ce meurtre intervient deux semaines après l’attentat au commissariat de Rambouillet où une fonctionnaire de police avait été tuée, poignardée à la gorge.