Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a formulé des critiques contre des politiciens européens à la suite du renforcement des inégalités sociales au sein de l’Union européenne.
«L'UE a longtemps fait de son modèle social un point de fierté. Le rêve européen est de faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte. Mais même avant la pandémie, notre société et nos marchés du travail étaient fragmentés si l’on parle des inégalités entre générations, sexes et régions. L'Italie n’est pas telle qu’elle devrait être, ni l'Europe comme elle devrait l’être», a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse ANSA, lors d'une rencontre intitulée Employment and jobs.
Un «système profondément injuste»
Il a également fustigé les marchés bifaces en raison de leur injustice, car ils mettent en danger la situation des couches de la population les plus démunies: la jeunesse et les femmes.
«Ce système est profondément injuste et représente un obstacle à notre capacité à croître et à innover», a poursuivi Mario Draghi, relevant la nécessité de maintenir en place «le programme de soutien à l’emploi» et «les mesures de relance budgétaire».
Il a souligné dans ce contexte que l’Italie tentait «de remédier à cette triste situation», en investissant notamment 6 milliards d’euros dans la réforme des politiques du marché du travail axée sur la formation et la reconversion de ceux qui ont besoin de changer d’emploi ou qui sont à la recherche d’un premier poste.
En outre, 4,6 milliards d’euros devront permettre d’augmenter le nombre de crèches et de maternelles afin de simplifier la vie des mères qui travaillent.
Plan de relance
Mario Draghi a présenté les 26 et 27 avril au Parlement son plan de relance échelonné sur cinq ans et se chiffrant à 248 milliards d’euros, dont 191,5 milliards financés par l'Union européenne. Le cadre général de ce dispositif a été adopté par une très large majorité tant à la Chambre des députés qu’au Sénat.
Ce plan s’articule autour de six missions principales. Ainsi, il prévoit d'allouer 49,2 milliards d'euros à l'innovation numérique, 68,6 milliards –le budget le plus important– à la transition écologique, 31,4 milliards aux infrastructures –avant tout au développement des trains à grande vitesse–, 31,9 milliards à l'éducation et à la recherche, 22,4 milliards à l'emploi et 18,5 milliards au secteur de la santé.