Deux personnes ont été interpellées alors que les troubles ont repris dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, rapporte le service de presse de la police israélienne.
Selon cette dernière, les forces de l’ordre et la police frontalière opèrent actuellement dans le quartier où l’action de protestation regroupant des dizaines de personnes a dégénéré en troubles et lancers de pierres. Il est précisé que l’appel à quitter les lieux n’a pas été suivi d’effet, après quoi deux interpellations ont été effectuées.
Expulsion de familles arabes
Le quartier en question est le théâtre de protestations qui dégénèrent depuis plus d’une semaine et ce, suite à la décision du tribunal israélien d’en expulser plusieurs familles arabes. La nuit dernière, une quinzaine de Palestiniens ayant participé à des rassemblement dénonçant ces actions ont ainsi été arrêtés.
Comme le constate sur son canal Telegram dédié à la situation au Proche-Orient la députée à la Knesset Ksenia Svetlova, le fait que le quartier est régulièrement fréquenté par des activistes d’extrême-droite, galvanisés par la victoire de leur parti Sionisme religieux lors des récentes élections, ne facilite pas les choses.
Heurts sur le mont du Temple
Les tensions ont en outre dégénéré en heurts sur le mont du Temple, dont l'esplanade des Mosquées occupe la majeure partie, faisant trois blessés parmi les policiers. Le Croissant Rouge évoque pour sa part 13 blessés parmi les Palestiniens.
Tensions persistantes ce soir à #Jérusalem du quartier de Sheikh Jarrah à l’épicentre, le mont du temple, esplanade des mosquées pic.twitter.com/k8wz040rsT
— Alexandre Leduc (@AlexandreLeduc4) May 7, 2021
«Les forces de police, dont la frontalière, travaillent sur le rétablissement de l’ordre public après les tensions qui ont débuté sur le mont du Temple. Des centaines de croyants ont commencé à violer l’ordre et à s’attaquer aux policiers», annoncent les forces de l’ordre dans un communiqué.
Réaction des Nations unies face aux expulsions
L’Onu a déjà réagi, appelant l’État hébreu à cesser toute expulsion de la population palestinienne de cette partie de la ville et évoquant d’éventuels «crimes de guerre».
Le porte-parole du Haut commissariat de l’Onu aux droits de l’homme, Rupert Colville, a d’ailleurs rappelé que Jérusalem-Est faisait partie des territoires palestiniens occupés dans lesquels s’applique le droit international.
Relancer le travail du Quartet
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a promis ce jeudi de faire tout pour réactiver le travail du Quartet pour le Proche-Orient. Et d’exhorter à éviter toute démarche unilatérale capable de torpiller le règlement du conflit palestino-israélien sur la base de la solution à deux États.
Créé avec la participation de l’UE, de la Russie, des États-Unis et de l’Onu, le Quartet a pour mission de consolider les efforts en vue du règlement du conflit palestino-israélien.
Dans le cadre du processus de paix, pour le moment suspendu, les Palestiniens exigent que les futures frontières entre Israël et la Palestine passent par les lignes de démarcation d’avant la guerre des Six-Jours (1967) avec la possibilité d’un échange de territoires. Israël refuse de retourner aux frontières de 1967 et encore moins de céder Jérusalem qui a été déjà proclamée capitale indivisible de l’État hébreu.