«Cela pourrait devenir incontrôlable»: après l’Inde, ce pays d’Asie risque de devenir la grande victime du Covid-19

© REUTERS / NAVESH CHITRAKARA man wearing personal protective equipment (PPE) walks past the fire as he cremates the bodies of people who died due to coronavirus disease (COVID-19), as India's outbreak spreads across South Asia, in Kathmandu, Nepal May 5, 2021.
A man wearing personal protective equipment (PPE) walks past the fire as he cremates the bodies of people who died due to coronavirus disease (COVID-19), as India's outbreak spreads across South Asia, in Kathmandu, Nepal May 5, 2021.  - Sputnik Afrique, 1920, 06.05.2021
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Alors que le monde entier regarde avec inquiétude la situation sanitaire en Inde, où rien qu’au cours des dernières 24 heures plus de 412.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été constatés, un autre grand foyer de coronavirus semble se déclarer au Népal.

Le Népal, voisin de l’Inde où l’épidémie de Covid-19 fait rage depuis quelques semaines, semble aussi plonger progressivement dans le chaos causé par la maladie, écrit CNN.

S’il y a à peine un mois ce pays d’une population de 30 millions d'habitants recensait environ 100 cas supplémentaires de la maladie par jour, mercredi 5 mai, les autorités sanitaires ont enregistré 8.600 nouvelles contaminations en 24 heures. À ce jour, le pays a comptabilisé depuis le début de l’épidémie 368.580 cas et 3.529 morts.

«Ce qui se passe en Inde en ce moment est un horrible aperçu de l'avenir du Népal si nous ne pouvons pas contenir cette dernière vague de Covid», a déclaré la présidente de la Croix-Rouge népalaise, la Dr. Netra Prasad Timsina.

À l’heure actuelle, l’Inde déplore 21.077.410 personnes touchées par le coronavirus dont 230.168 morts.

La maladie circule entre les deux pays

Pour le Dr Samir Adhikari, porte-parole du ministère de la Santé et de la Population du Népal, c’est notamment la porosité des frontières entre les deux pays qui est responsable de cette crise.

Les Népalais en provenance d’Inde n'ont pas besoin de montrer leur passeport ou leur carte d'identité pour rentrer dans leur pays. De nombreux Népalais ont des entreprises en Inde, et vice versa, ce qui signifie que le trafic transfrontalier est élevé, explique à CNN M.Adhikari, qui affirme que certains Indiens ont fui leur pays pendant la deuxième vague dans l'espoir d'accéder aux soins de santé au Népal ou aller dans un pays tiers.

Cependant, ces derniers jours, le Népal a renforcé le contrôle de ses frontières et les citoyens népalais venant d’Inde ne peuvent désormais entrer dans le pays qu'à travers 13 des 35 postes frontaliers.

«La situation s'aggrave de jour en jour et cela pourrait devenir incontrôlable à l'avenir», déplore M.Adhikari.

La maladie se propage grâce aux fêtes religieuses

Une autre possible raison de cette flambée de Covid-19 tient aux grands festivals religieux qui ont eu lieu au cours du mois d’avril au Népal. Ainsi, de nombreux Népalais sont allés en Inde pour se baigner dans le Gange à l’occasion du pèlerinage hindou du Kumbh Mela, l'un des plus grands rassemblements religieux du monde.

En outre, des milliers de Népalais se sont rassemblés dans la capitale pour célébrer la grande fête religieuse du Pahan Charhe. D'autres se sont réunis à Bhaktapur, une ville voisine, pour célébrer le Bisket Jatra, et ce malgré le fait que les autorités leur aient ordonné de ne pas le faire. À titre d’exemple, CNN cite une pancarte à l'appui de l'événement qui indiquait: «Notre festival nous est plus cher que nos vies».

Interrogés par CNN, des experts locaux estiment que le Népal a baissé sa garde après avoir évité le première vague de Covid-19. Ils blâment aussi le gouvernement de ne pas empêcher les festivals religieux ainsi que les cérémonies de mariage qui ont aggravé l'épidémie.

Un système de santé faible

La situation est d’autant plus inquiétante que le Népal, l’un des pays les plus pauvres au monde, dispose d’un système de santé très faible. En mai dernier, le gouvernement faisait état de 1.595 lits de soins intensifs et de 480 ventilateurs pour 30 millions d'habitants. Une pénurie de personnel médical avec seulement 0,7 médecin pour 100.000 habitants (0,9 en Inde) alourdit encore davantage la situation, selon les données de la Banque mondiale.

En plus de cela, le Népal a un faible taux de vaccination. D’après CNN, à la fin du mois dernier, 7,2% de la population avaient reçu au moins une dose de vaccin. À titre d’exemple, en Inde, environ 10% de la population a été au moins partiellement vaccinée.

Les perspectives

Les prochaines semaines seront cruciales pour contrôler l'épidémie au Népal, écrit le média. Jeudi dernier, les autorités ont verrouillé Katmandou mais avant cela, certains travailleurs étaient rentrés chez eux dans leurs villages qui comptent souvent un grand nombre de personnes âgées, ce qui augmente le risque de propagation de la maladie.

Les autorités du pays ont également pris la décision de suspendre à partir du 6 mai, tous les vols internationaux. En outre, des règles limitant les rassemblements ont été mis en place dans 46 des 77 districts.

«Dans quelques semaines, notre situation empirera mais nous faisons de notre mieux», a conclu M.Adhikari.
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