Trois Français ultra-riches figurent désormais, selon le classement Bloomberg, dans le top 30 des multimilliardaires mondiaux, tous originaires de l’Hexagone représentant la branche du luxe.
Il s’agit de Bernard Arnault (LVMH, 3e fortune du monde), de Françoise Bettencourt Meyers (L’Oréal, 11e place et la femme la plus aisée de la planète) et de François Pinault (Kering, 24e patrimoine global). Les frères Wertheimer, propriétaires de Chanel, viennent de sortir de ce classement en temps réel pour occuper pour l’instant les 32e et 33e places sur la liste des multimilliardaires dominée par les États-Unis et des compagnies hi-tech et industrielles américaines.
État des capitaux français du luxe sans précédent
Malgré le fait que les États-Unis restent un leader indéniable en termes de capitaux personnels de leurs ressortissants et que la croissance de l’économie chinoise demeure le fabricant le plus rapide des grandes fortunes, cette situation est absolument unique pour la France, souligne BFM TV.
À l’origine du phénomène, la hausse éblouissante des patrimoines des Français ultra-riches cette dernière décennie, qui atteint 439%: le taux de croissance le plus important parmi les pays développés, dont les États-Unis ne peuvent se vanter que de 170%, l’Allemagne de 175% et le Royaume-Uni de 168%, d’après PricewaterhouseCoopers.
Le secteur du luxe français a pu profiter pleinement de tous les facteurs économiques qui ont émergé à l’échelle nationale et globale pour assurer cet essor de la France dans les classements mondiaux des gens les plus riches.
Selon Deloitte, parmi les 100 géants internationaux du luxe, les neuf groupes français dépassent leurs rivaux américains, suisses et italiens, en détenant 28,3% du marché et en exportant vers 180 pays avec un taux d'exportation de 90%.
Les experts de McKinsey prévoient que le luxe ne cesse de se démocratiser ces prochaines années, ce qui pourrait garantir au marché, avec 2,4 milliards d'acheteurs en 2018, une croissance ultérieure jusqu’à 3,1 milliards en 2025.
À la différence des autres secteurs, comme par exemple la consommation et la grande distribution, qui ont connu leur belle époque dans les années 1990-2000, le luxe français a réussi à renforcer ses positions économiques dans le monde, dominé par la tech, pour atteindre entre autres une capitalisation boursière sans précédent. La pandémie de coronavirus n’a pas changé cette tendance, et la capitalisation boursière combinée de ce qu'on appelle désormais «KOHL» (Kering, L'Oréal, Hermès, LVMH) est passée de 513 milliards d'euros au 31 décembre 2019 à plus de 710 milliards aujourd'hui. Un essor de 38% qui a entraîné une augmentation des fortunes de leurs principaux actionnaires.