Après Dumbo et Les Aristochats, objets d’avertissements de contenu, voilà qu’un nouveau dessin animé de Walt Disney se retrouve sur la sellette de la cancel culture. Blanche-Neige et les Sept Nains s’est en effet attiré les critiques de deux journalistes américains du SF Gate.
Ces derniers se sont émus d’une attractions du parc Disneyland d’Anaheim, récemment rouvert, mettant en scène le «véritable baiser d’amour» entre l’héroïne des frères Grimm et son Prince charmant. Un baiser selon eux «non-consenti» puisque Blanche-Neige est endormie lorsqu’elle le reçoit.
«Un baiser qu’il lui donne sans son consentement, pendant qu’elle dort; cela ne peut pas être le véritable amour puisqu’une seule personne sait ce qui se passe […] Il est difficile de comprendre pourquoi Disneyland, en 2021, fait le choix d'ajouter une scène aux idées si rétrogrades sur ce qu'un homme est autorisé à faire à une femme», écrivent ainsi les deux critiques dans leur article.
Les journalistes proposent donc de «réimaginer une fin» au conte, tout en essayant de rester «en accord avec l'esprit du film».
La proposition n’a pas tardé à provoquer une levée de boucliers. Sur Fox News, l’écrivaine et journaliste Mollie Hemingway a ainsi accusé le mouvement woke et la cancel culture de détruire «tout ce qu’il y a de distrayant dans notre société». Elle s’est dite inquiète que de telles idées soient désormais «très répandues».
«Ce sont les États-Unis. Si vous souhaitez vous ridiculisez, vous êtes libres de le faire», a pour sa part ironisé le sénateur John Kennedy, toujours sur Fox News.
“This is America. If you want to make a fool of yourself, you’re free to do it.”
— The Recount (@therecount) May 3, 2021
— Sen. John Kennedy (R-LA) pic.twitter.com/SGenZkWKkO
Haro sur les contes pour enfants?
Ce n’est pas la première fois que des contes sont ainsi pointés du doigt. Une polémique exactement semblable avait ainsi touché La Belle au bois dormant, en 2018. Des associations féministes reprochaient là encore au prince d’embrasser l’héroïne de Charles Perrault sans son consentement.
La controverse était arrivée jusqu’en France, forçant Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes à s’exprimer sur le sujet.
#Stupéfiant: Les conséquences de la libération de la parole, sont de plus en plus grandes dans le monde de l'art et de la culture. @LeaSalame s'est entretenue sur cette nouvelle forme censure avec la secrétaire d'Etat @MarleneSchiappa. Entretien complet CE SOIR 23H30 @France2tv ! pic.twitter.com/mrQUmbbuZ1
— Bangumi (@Bangumiprod) January 22, 2018
Toujours du côté de la littérature enfantine, les livres du Dr Seuss, monument du genre, ont récemment été soupçonnés de véhiculer des stéréotypes raciaux. Six de ces ouvrages ont été retirés de la vente par la société qui gère le patrimoine de l’auteur.
La société Walt Disney a elle-même été accusée de prêter le flanc aux tenants de la cancel culture. Depuis le 20 janvier, la plateforme Disney+ a ainsi ajouté des messages de prévention au début de certains dessins animés. Le groupe a également annoncé retravailler les attractions de certains de ses parcs, notamment le Jungle Cruise, accusé de donner une mauvaise image des peuples autochtones, au Disneyland de Californie et au Disney World de Floride.