Presque deux semaines après l’attaque de Rambouillet, un homme de 32 ans a tenté de pénétrer ce mardi 4 mai dans le commissariat d’Épinal (Vosges) avec une arme, annonce France Bleu.
Vers 07h55, l’individu s’est présenté à l’entrée des locaux de police et a déclaré qu’il voulait témoigner sur un meurtre. Le chef de poste l’a fait entrer dans le sas qu’il a ensuite verrouillé. Questionné sur le sujet du crime par les fonctionnaires présents, il a paniqué et a insisté pour entrer dans le bâtiment.
À ce moment les policiers ont remarqué qu’il cachait quelque chose dans son dos. Retirant à leur demande son blouson, il a extirpé un couteau de 20 centimètres et s’est poignardé à deux reprises.
«Ce que l’on sait c’est qu’il avait un couteau qu’il cachait, qu’il est venu au commissariat, il n’avait pas de papiers sur lui, pas de téléphone, il avait un couteau dans le dos et il voulait absolument entrer dans le commissariat», a déclaré au média Antoine Bonillo, directeur départemental de la sécurité publique des Vosges.
Le directeur départemental de la sécurité publique des Vosges , Antoine Bonillo, s'exprime après les faits survenus ce matin au commissariat d'Épinal. Un homme s'est poignardé dans le sas d'entrée pic.twitter.com/Clh0TnQOqv
— France Bleu Sud Lorraine (@bleusudlorraine) May 4, 2021
L’homme s’est blessé au niveau de l’abdomen. Maîtrisé par les policiers, il a ensuite été transporté à l’hôpital. Son pronostic vital est engagé.
L’individu n’est pas fiché S
Vosges Matin a par la suite a appris que l’homme vivait avec sa mère et son frère et que sa famille ne posait pas de problème particulier. Cependant, France Bleu indique qu’il était connu «pour des faits de délinquance comme des violences ou consommation de stupéfiants».
M.Bonillo a précisé à Vosges Matin que l’individu était «de confession musulmane, mais visiblement pas très pratiquant». Le quotidien a également appris qu’il n’était pas fiché S.
Quant à l’arme, il s’agit d’un couteau en céramique qui n'est pas détectable au portail de sécurité.
Les policiers sous le choc
Comme l’incident survient 11 jours après l’attentat de Rambouillet qui a couté la vie à la fonctionnaire Stéphanie Monfermé, les agents du commissariat d’Épinal sont particulièrement choqués.
«On a échappé à un drame comme celui de Rambouillet», a expliqué au quotidien David Ghisléri, du syndicat Alliance Police Nationale, tout en soulignant que le chef de poste avait «parfaitement réagi» car «derrière la deuxième porte se trouvaient deux personnels administratifs qui ne sont pas armés».
Un soutien psychologique a été mis en place pour l’ensemble du commissariat.
L’attaque de Rambouillet
Le 23 avril, le ressortissant tunisien Jamel Gorchene est entré dans le sas de sécurité du commissariat de Rambouillet derrière l'agente administrative Stéphanie Monfermé. Il lui a porté deux coups mortels de couteau, l'un à l'abdomen et l'autre à la gorge, avant d'être tué sur place par deux tirs de riposte d'un policier.
L’attentat a donné un nouveau souffle à la polémique autour des liens entre le terrorisme et l’immigration, divisant ainsi les politiciens en deux camps. En outre, Gérald Darmanin a annoncé le renforcement de la sécurité dans les commissariats et les gendarmeries. Le 28 avril, il a présenté un projet de loi visant notamment à «actualiser et pérenniser le recours des algorithmes, c’est-à-dire le traitement automatisé des données de connexions, par la DGSI».