L'ambassadeur de Russie à Paris Alexeï Mechkov a été convoqué le 3 mai au ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères à la suite de l'adoption par la Russie de sanctions contre des responsables de l'Union européenne, a annoncé ce mardi 4 mai un porte-parole du ministère.
Le diplomate russe s'est vu remettre une note où les autorités françaises expriment notamment leur préoccupation face à la décision de Moscou de limiter la possibilité d'embaucher des employés sur place pour certaines missions diplomatiques étrangères.
Paris attend de Moscou un comportement «responsable» pour faire baisser la tension, selon le porte-parole.
Le 3 mai, le représentant permanent de la Russie auprès de l’UE, Vladimir Tchijov, a déjà expliqué les mesures prises récemment par Moscou en réponse aux sanctions de Bruxelles, lors d'une rencontre avec Ilze Juhansone, secrétaire générale de la Commission européenne, et Stefano Sannino, secrétaire général du service européen pour l'action extérieure.
Sanctions européennes et contre-sanctions de Moscou
La Russie a interdit l'entrée sur son territoire à huit responsables européens le 30 avril, en réponse aux sanctions introduites par l’UE les 2 et 22 mars contre plusieurs citoyens russes. Moscou considère les sanctions européennes comme allant à l’encontre de la Charte de l’Onu et des normes fondamentales du droit international.
La liste des responsables européens visés par les contre-sanctions russes comprend entre autres David Sassoli, président du Parlement européen, Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne, Jörg Raupach, procureur de Berlin, et Jacques Maire, rapporteur spécial à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et d'autres personnalités politiques françaises ont exprimé leur solidarité avec M.Maire, le seul Français visé par les nouvelles sanctions.
Le 23 avril, Vladimir Poutine avait en outre signé un décret interdisant aux pays ayant entrepris des «démarches inamicales» envers Moscou d'embaucher des «personnes physiques résidant sur le territoire de la Fédération de Russie». Ces restrictions ont été adoptées sur fond de vague d’expulsions d’employés d’ambassade qui déferle sur plusieurs pays européens et les États-Unis.