À un an du scrutin présidentiel, l’indicateur de participation Ifop/JDD, soit l’ensemble des Français inscrits sur les listes électorales au 27-28 avril, pour le premier tour s’établit à 60%. Ainsi, le chiffre s’avère en deçà de près de 20 points de la participation réelle observé à l’élection présidentielle de 2017 lorsqu’il était de 79,4%.
Ce qui «atteste du cycle abstentionniste» dans le pays, «symptôme de la défiance croissante des Français à l’égard du personnel politique», indique l’étude qui constate dans le même temps que ces données doivent être évaluées avec prudence à un an du scrutin. Mais d’un autre côté, ce chiffre est supérieur à la participation à tous les scrutins organisés depuis le début du quinquennat.
Orientation politique, âge et sexe
Les indicateurs de participation sont très différents selon le sexe, les hommes semblant être plus décidés à se rendre aux urnes: 64% pour les premiers et 57% pour les secondes. Mais également selon l’âge. Pour les 35 ans et plus, le chiffre est de 62%, alors que pour ceux qui n’ont pas atteint cet âge, il n’est que de 54%. La différence se creuse davantage en comparant les plus et les moins jeunes: 42% pour les 18-24 ans et 69% pour les 65 ans et plus. Pourtant, les 25-34 ans enregistrent un très bon «score» avec 63%.
Ce qui laisse présager une nouvelle fois à un éventuel duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen dont les électeurs de 2017 semblent les plus mobilisés aujourd’hui.
L’enquête a été réalisée en ligne les 27 et 28 avril 2021 auprès d’un échantillon de 909 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon de 1.010 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, précise l’étude.
Intentions de vote
De nombreuses études donnent Marine Le Pen au coude-à-coude des intentions de vote au 1er tour face à Emmanuel Macron. Un sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé le 24 avril en partenariat avec le CEVIPOF et la Fondation Jean-Jaurès estimait qu’un second tour aurait lieu entre ces deux personnalités et que le Président sortant l'emporterait avec environ 57% des voix contre 43%.
Quant à Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste de l’Économie, il a estimé dans une interview au Financial Times que c’est Marine Le Pen «qui l’emporterait» aux élections de 2022. Il faut dire que la présidente du RN s’est dite ce 1er mai elle-même «convaincue» d’être élue Présidente. Marine Le Pen arrive d’ailleurs deuxième sur la liste des personnalités que les Français aimeraient «voir jouer un rôle important au cours des mois ou des années à venir», derrière l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, indique le baromètre mensuel Kantar-OnePoint.
L’actuel chef de l'État n'a pas encore dévoilé s'il allait briguer un nouveau mandat.