Interrogé dans Face à l’info sur les attaques qui ont durement frappé les forces de l’ordre au cours de la semaine qui s’est écoulée, notamment des émeutes urbaines en banlieue et le meurtre d’une fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet, Éric Zemmour a affirmé qu’il était faux de parler de violences urbaines et de terrorisme, les deux termes étant galvaudés.
«Je pense que nous appréhendons ces deux événements avec une mauvaise focale et avec des concepts juridiques, médiatiques et politiques qui sont dépassés», a-t-il avancé.
Selon lui, les concepts de terrorisme dans le cas de Rambouillet et de violences urbaines sont «dépassés, désuets et faux».
En ce qui concerne les violences urbaines, l’éditorialiste estime que «c’est en fait une guérilla».
«C’est une guerre asymétrique contre un pouvoir en place, en l’occurrence l’État français. Et nous avons des bandes de banlieue, maghrébines et africaines, qui se révoltent contre l’État central.»
Ce ne sont donc plus, selon lui, des violences urbaines, mais «quelque chose de politico-mafieux».
«Une guérilla contre l’État français»
«Des bandes de caïds organisent cela. Ils ont des armes, ils ont de l’argent et il y a des dizaines et des centaines de jeunes qui attaquent l’État et qui visent des cibles françaises. Dans une passivité de la population locale qu’on nous présente comme victime qui est étonnante.»
Et de réitérer qu’«il faut arrêter de parler de violences urbaines car il y a une guérilla contre l’État français», avant de passer au terrorisme ou à «ce qu’on appelle le terrorisme».
«En vérité c’est du djihadisme. Depuis 1995, il y a eu 271 morts par "terrorisme". 99% des auteurs sont immigrés ou fils d’immigration. 100% des auteurs sont musulmans», a-t-il constaté.
«Une guerre de tous contre tous»
«Quand on dit, comme Bruno Le Maire ou Gabriel Attal, que le djihadisme n’a aucun rapport avec l’immigration, on prend les gens pour des imbéciles. C’est inaudible et incohérent», a-t-il enchaîné.
Selon lui, «nous vivons les conséquences d’une immigration inédite dans toute l’histoire de l’humanité» par son ampleur et «l’État a renoncé à sa capacité de réguler l’immigration» parce que «les immigrés eux-mêmes décident de la politique d’immigration de la France».
Pour conclure, Éric Zemmour a avancé, citant Hobbes, que la France se dirige tout droit vers une «guerre de tous contre tous», car «l’État ne tient plus son territoire».
Polémique sur le lien entre terrorisme et immigration
Ces déclarations du polémiste interviennent alors que les politiques se divisent autour des liens entre terrorisme et immigration suite à l’attaque de Rambouillet.
Bruno Le Maire, qu’il a cité, a affirmé dans la matinale d’Europe 1 lundi qu’«établir une équivalence» entre ces deux phénomènes «serait injuste vis-à-vis de l’immense majorité des personnes immigrées en France qui sont venues y chercher la paix, le travail, la tranquillité, et qui respectent nos valeurs et les règles de droit».
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lui a fait écho dans Questions politiques sur France Inter.
«Moi, ce que je refuserai toujours, c’est de tirer un trait entre immigration et terrorisme», a-t-il déclaré.
Laurent Nuñez, coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, a affirmé lundi sur France Inter que «depuis 2015, les 4/5e des auteurs d’attentats terroristes sur le territoire national sont des ressortissants français».
Le vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella a rappelé, pour sa part, lundi dans La Matinale de CNews, la série d’attentats perpétrée par des ressortissants étrangers en l’espace d’un an et a indiqué la nécessité d’un moratoire sur l’immigration. Il a évoqué «la guerre qui nous est conduite par le fondamentalisme islamiste depuis maintenant 2012».
1,8 million d’immigrés en France depuis 2017
Alors que l’assaillant de Rambouillet, un Tunisien de 36 ans, était arrivé illégalement en France en 2009 et y était resté pendant dix ans en situation irrégulière, Emmanuel Macron avait affirmé dimanche 18 avril dans son interview fleuve au Figaro avoir fait beaucoup, depuis le début de son mandat, pour lutter contre l’immigration irrégulière.
Le même Jordan Bardella a détaillé sur CNews qu’Emmanuel Macron avait permis l'entrée d'1,8 million de personnes en France depuis 2017. «L'homme du chaos, l'homme du désordre, l'homme de la violence», a-t-il lancé.