La Belgique veut livrer à l’Inde un antiviral non recommandé par l’OMS à titre d’aide

CC BY 3.0 / Jean-Pol GRANDMONT / Bruxelles (Belgique), l'hôtel de ville et le centre de la vieille ville vus depuis le Mont des ArtsBruxelles (Belgique), l'hôtel de ville et le centre de la vieille ville vus depuis le Mont des Arts.
Bruxelles (Belgique), l'hôtel de ville et le centre de la vieille ville vus depuis le Mont des Arts. - Sputnik Afrique, 1920, 26.04.2021
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Les autorités belges ont décidé d’aider l’Inde lourdement touchée par la pandémie de Covid-19, en y envoyant un lot important de remdesivir. Or, il s’agit d’un antiviral non recommandé par l’OMS et qui favoriserait l’apparition de nouveaux variants.

La Belgique livrera 9.000 flacons de remdesivir, d’une valeur de trois millions d’euros, à l’Inde qui utilise cet antiviral pour combattre le Covid-19, a annoncé Meryame Kitir, ministre belge de la Coopération au développement.

«La situation en Inde est dramatique […]. Le gouvernement indien demande notamment plus de médicaments antiviraux. Grâce aux efforts de mes collègues, un plan est sur la table pour une livraison de 9.000 remdesivir de notre stock», a indiqué la ministre sur Twitter.

Selon elle, l’Inde recevra ce médicament par le biais du mécanisme de protection civile de l’UE, alors que le stock belge sera reconstitué via un appel d’offres européen. Ces déclarations de Mme Kitir font suite à l’annonce faite dimanche 25 avril par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur l’octroi d’aide de l’UE à l’Inde. Parmi les pays qui se sont déjà dits prêts à aider l’Inde figurent notamment la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Le remdesivir, vendu par le laboratoire Gilead sous le nom commercial de Veklury, est devenu le 3 juillet 2020 le premier médicament contre le Covid-19 à recevoir une autorisation de mise sur le marché européen conditionnelle.

Un antiviral favorisant la mutation du coronavirus?

Pourtant, le professeur Didier Raoult a affirmé le 16 avril sur BFM TV avoir des preuves que l’utilisation de remdesivir, initialement conçu pour lutter contre la fièvre hémorragique Ebola, augmentait la probabilité d’apparition de nouveaux variants du coronavirus lorsqu’il était utilisé pour traiter les patients du Covid-19.

Pointant son inefficacité, il a suggéré d’«interdire son usage pour ne pas avoir de nouveaux variants».

Non recommandé par l’OMS

En novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé de ne pas administrer ce médicament aux malades du Covid-19 hospitalisés, car il n'évite ni des morts ni des formes graves de la maladie.

L’Inde utilise ce médicament pour traiter le Covid-19 malgré l’avis négatif de l’OMS. Le 11 avril, le gouvernement indien a même interdit les exportations de remdesivir et de ses ingrédients jusqu’à l’amélioration de la situation.

En 2020, le laboratoire Gilead a signé des accords d'octroi de licences avec des fabricants de médicaments génériques établis en Inde, au Pakistan et en Égypte, leur permettant de produire le remdesivir.

Flambée de contaminations en Inde

Depuis le 12 avril, l’Inde se trouve de nouveau au deuxième rang mondial derrière les États-Unis parmi les pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19. Le 25 avril, ce pays a enregistré 349.691 nouvelles contaminations, un nouveau record mondial en une journée.

Selon le ministère indien de la Santé, plus de 17,3 millions de cas de Covid-19 ont été enregistrés dans le pays. Plus de 14,3 millions de personnes se sont rétablies, 195.000 personnes sont décédées du coronavirus et de maladies connexes.

Le système de santé indien fait face à une pénurie de vaccins et de médicaments, note la chaîne de télévision NDTV.

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