L'auteur de l'agression mortelle d'une fonctionnaire de police à Rambouillet montrait des signes de radicalisation, a déclaré ce dimanche le procureur de la République antiterroriste, Jean-François Ricard, lors d'un point de presse.
«Si la radicalisation de l'agresseur paraît peu contestable, la présence de certains troubles de personnalité a pu aussi être observée», a déclaré lors d'une conférence de presse M. Ricard, faisant le point sur les investigations, deux jours seulement après l'attaque perpétrée par Jamel Gorchene.
«À ce titre, son père a souligné que son fils avait adopté une pratique rigoureuse de l'islam. D'un autre côté, il a également mentionné des troubles de comportement qu'il avait pu remarquer chez son fils en début d'année», a-t-il rapporté.
Une aide psychiatrique demandée
Jamel Gorchene avait «sollicité une consultation psychiatrique» au centre hospitalier de Rambouillet le 19 février, puis avait eu un nouveau rendez-vous le 23 février. Cependant «il semble que son état n'ait nécessité ni hospitalisation, ni traitement», a dit M. Ricard.
Ce dernier a par ailleurs annoncé qu'une cinquième personne, un cousin de l'assaillant, avait été placée en garde à vue dimanche, en plus de son père qui résidait avec lui à Rambouillet (Yvelines), d'un autre cousin et d'un couple l'ayant aidé à se faire domicilier administrativement dans le Val-de-Marne.
Il écoutait des «chants religieux glorifiant le martyr et le djihad»
Une demande d'aide judiciaire internationale a été demandée par la France en coopération avec les autorités tunisiennes, a-t-il ajouté.
L'exploitation de son téléphone portable a montré que l’agresseur «avait immédiatement avant de passer à l’acte consulté des vidéos de chants religieux glorifiant le martyr et le djihad», a précisé le procureur. Ont également été saisis «un Coran» dans le scooter qu'il avait garé à proximité et «un tapis de prière» dans son sac.
Déroulement de l’attentat
L'attaque a été perpétrée dans le sas de sécurité où l'assaillant s'est engouffré derrière l'agente administrative, après avoir fait des repérages et des allées et venues devant le commissariat dont témoignent les images de vidéosurveillance.
Pendant l'attaque, il a crié «Allahou Akbar» selon des témoins, et porté à la victime «deux coup de couteau, l'un à l'abdomen et l'autre à la gorge», avant d'être tué sur place par deux tirs «de riposte» d'un policier, a précisé le procureur.
Le parquet national antiterroriste a ouvert dès vendredi une enquête en flagrance pour «assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste».