«Une provocation qui attise la haine»: une future mosquée de Gironde cible d’actes islamophobes

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Un musulman - Sputnik Afrique, 1920, 24.04.2021
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Face à la recrudescence des actes islamophobes en France, d’après le Conseil français du culte musulman, des tags antimusulmans et homophobes ont été laissés sur le chantier d’une future mosquée en Gironde. Une plainte a été déposée.

En plein débat sur le projet de loi de lutte sur le séparatisme et dans le contexte de l’augmentation du nombre d’actes islamophobes, selon le Conseil français du culte musulman, le chantier de la future mosquée de Talence, dans la métropole de Bordeaux, a été dégradé par des tags antimusulmans.

Tout en condamnant avec «la plus grande des fermetés cet acte contraire aux libertés fondamentales et aux valeurs de notre République», le maire, Emmanuel Sallaberry, a assuré que «les services d’enquête [avaient] été saisis».

«Tout le monde est blessé, c’est un acte odieux et inacceptable. C’est une lâcheté, une provocation pure et simple pour semer le désordre dans les quartiers», a déploré auprès de 20 Minutes Mohamed Boultram, président de l’association musulmane de Talence.

Ce même site avait déjà été ciblé par des actes racistes en 2012-2013, alors que le projet de la construction venait d’être lancé mais les travaux pas encore commencés. Des têtes de cochons avaient été déposées sur le terrain.

Le président de l’association a appelé la communauté «à ne pas céder à ces provocations» et a annoncé le dépôt d’une plainte.

La liberté de culte et la loi sur le séparatisme

Cet acte s’inscrit dans une série d’autres à être survenus ces dernières semaines en France. Dimanche 11 avril, des tags antimusulmans ont été découverts sur les murs et les vitres du centre islamique de Rennes. Ces inscriptions «inacceptables» ont été dénoncées par Gérald Darmanin qui s’est déplacé sur les lieux.

Marlène Schiappa a également exprimé sa solidarité envers les musulmans de France, tout en condamnant «les actions inadmissibles» entreprises contre eux.

«En République, on respecte la laïcité, et la laïcité c’est aussi la liberté de culte et la liberté de conscience», a tenu à souligner Mme Schiappa le 12 avril lors de son déplacement à la Grande mosquée de Paris.

Un «incendie criminel» a en outre visé dans la nuit du 8 au 9 avril la mosquée Arrahma de Nantes. Même si personne n’a été blessé, les flammes ont endommagé une des portes et ont laissé les murs noircis.

Parallèlement, le débat autour de la loi «confortant le respect des principes de la République et de lutte contre le séparatisme» se poursuit. Le projet a été adopté en première lecture par le Sénat le 12 avril.

Les principales modifications à celui-ci comprennent le maintien du régime simple d’autorisation pour l’instruction en famille, l’interdiction du port du voile pour les personnes accompagnant les sorties scolaires et pour les mineurs dans l’espace public. Les piscines peuvent également décider d’interdire le burkini.

Désormais, les députés et sénateurs tenteront de trouver un accord sur un texte commun. Une nouvelle lecture sera mise en place en cas d’échec, le dernier mot étant réservé à l'Assemblée nationale.

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