Le Chili n’administrera l'AstraZeneca qu'aux hommes à partir de la semaine prochaine, a annoncé vendredi 23 avril la sous-secrétaire à la Santé, Paula Daza. Ceci alors que le 19 janvier l'Institut de santé publique (ISP) du pays avait aussi recommandé son utilisation pour les femmes de plus de 55 ans. Une mesure de précaution?
Pour la sous-secrétaire à la Santé, il s’agit d’une question de distribution équitable dans le pays, car «les femmes de plus de 55 ans ont été vaccinées à plus de 85%».
À ces fins, le Chili va utiliser le premier lot d’AstraZeneca que le ministre de la Santé, Enrique Paris, a reçu vendredi 23 avril dans le cadre du mécanisme Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à garantir un accès équitable aux vaccins anti-Covid. Au total, 158.400 doses ont été livrées.
La vaccination au Chili
Le Chili est l'un des pays qui progresse le plus rapidement dans son processus de vaccination.
Quelque 7,9 millions de personnes ont été vaccinées avec au moins une dose sur une population totale de 19 millions d’habitants. L'AstraZeneca y a été livré malgré des controverses autour des craintes générées par les rares cas de caillots sanguins qu’il provoque.
Comme l’a montré fin mars l’Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA), parmi les cas mortels près des deux tiers ont été observés chez les femmes.
Des doutes rejetés par l’EMA
Cette conclusion a été réfutée vendredi 23 avril par l'Agence européenne des médicaments (EMA) qui a déclaré qu'il n'y avait «pas suffisamment de données disponibles dans toute l'UE» pour affirmer que les risques étaient liés au sexe.
L'EMA a ajouté qu'après une nouvelle étude, les bénéfices de l’AstraZeneca augmentaient avec l'âge et continuaient de l'emporter sur les risques.
En outre, des enquêteurs chiliens testant la vaccination avec ce médicament chez 2.200 personnes n'ont trouvé aucun cas de caillots sanguins, rapporte le 23 avril Reuters.
Dr Maria Elena Santolaya, de l'Université du Chili et qui a dirigé l’enquête, a déclaré à Reuters que l'étude comprenait des personnes de tous les âges, dont 20% avaient plus de 60 ans.
«Dans aucun groupe d'âge, chez les femmes ou les hommes, nous n'avons eu de coagulation sanguine de quelque nature que ce soit», a-t-elle ajouté.