«On est sur des montants faramineux»: des patients sur la prise en charge à l’IHU de Didier Raoult

© AP Photo / Daniel ColeDidier Raoult
Didier Raoult - Sputnik Afrique, 1920, 22.04.2021
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Après une enquête de Libération sur des montants élevés de prise en charge des patients atteints du Covid-19 à l'IHU de Marseille publiée en mars et réfutée par Didier Raoult, d’autres témoignages ont fait surface. Interrogés par France 2, certains patients confirment des frais de santé très élevés dans l’établissement.

Plusieurs patients atteints du Covid-19 ayant été traités à l'Institut hospitalo-universitaire du professeur Didier Raoult à Marseille assurent avoir dû payer des frais de santé très élevés, indique France 2. Une affirmation qui avait été auparavant réfutée par le chantre de l’hydroxychloroquine.

La polémique est née d’une enquête de Libération, publiée le 10 mars, révélant qu’une simple consultation dans l'établissement de Didier Raoult était facturée 1.264 euros aux malades du Covid-19.

«L'IHU n'a aucun intéressement financier aux activités de soin, entièrement gérées sur le plan administratif et budgétaire par l'APHM [Assistance publique - Hôpitaux de Marseille, ndlr]», avait alors lancé sur son compte Twitter le professeur en qualifiant l’enquête d’«article fake news».

«3.800 euros pour trois consultations»

Mais France 2 a recueilli le 20 avril les témoignages de certains de ses patients qui persistent à affirmer le contraire.

À son arrivée à l'établissement médical, l'un des patients a confié ne pas avoir de mutuelle. Ce à quoi le personnel lui a répondu qu'il y aura «peut-être un petit truc à payer». Finalement, il a découvert une facture totale de 1.264 euros dont 80% de la somme sont payés par la sécurité sociale et les 252 euros restants par le patient.

«Si j'avais su que ça coûtait aussi cher, je ne l'aurais pas fait [...]. D'autant plus que j'étais asymptomatique», ajoute-t-il auprès de France 2.

Un autre patient qui s’est présenté à trois reprises à l’IHU lors du suivi de son traitement à l’hydroxychloroquine a assuré avoir dû payer 758 des 3.800 euros réclamés par l'établissement.

«Je pense qu’on est sur des montants faramineux», s’étonne-t-il, avant d’ajouter: «3.800 euros pour trois consultations, deux électrocardiogrammes, trois tests PCR et une prise de sang… c'est pas possible!»

Une experte analyse cette facturation

France 2 précise que ces prises en charge étaient facturées séparément et en actes externes avec un forfait de 1.264 euros pour l'hospitalisation de jour. Pour comprendre la justification de ces sommes, la chaîne s’est adressée à Katia Delahaye, formatrice professionnelle en facturation hospitalière.

«Si le patient n’est pas dans un état critique et qu’il n’y a pas de surveillance médicale particulière, l’établissement devrait facturer une consultation de spécialité, avec un électrocardiogramme et un prélèvement de laboratoire», explique-t-elle, évoquant «200 à 300 euros maximum» pour cette consultation.

L'IHU se défend

Contacté par France 2, l'hôpital nie ces accusations en affirmant que sa facturation n'a pas coûté plus cher que prévu par la sécurité sociale.

«Ce qui nous guide, c'est la meilleure prise en charge pour le patient, pas la meilleure facturation possible pour l'hôpital», déclare à la chaîne Pierre Pinzelli, secrétaire général de l'AP-HM, avant de poursuivre: «Et si l’assurance maladie souhaite faire des contrôles, elle viendra nous contrôler.»

Contactée à plusieurs reprises par France 2, l’assurance maladie n’a pas répondu.

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