Le maire de Grigny en lice pour être le meilleur maire du monde

© AFP 2024 PATRICK KOVARIKLa ville de Grigny
La ville de Grigny  - Sputnik Afrique, 1920, 22.04.2021
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Le maire de Grigny, dans l’Essonne, est en lice pour devenir le meilleur maire du monde, selon la City Mayors Foundation. Il figure parmi les 32 élus sélectionnés par l’organisation, notamment pour leur engagement durant la crise sanitaire. Chacun peut voter en ligne jusqu'au 30 avril.

Le maire de Grigny, dans l’Essonne, Philippe Rio, pourrait être élu meilleur maire du monde, selon la City Mayors Foundation (Fondation des maires de villes). Cette dernière a présenté sur son site la liste des 32 élus issus de tous les continents nommés pour décrocher ce titre. Chaque citoyen peut voter jusqu’au 30 avril 2021.

Sa candidature ne crée pourtant pas l’unanimité, Grigny étant marquée par un fort niveau de pauvreté et de délinquance alors que les violences urbaines n’y sont pas rares.

En plus du maire de Grigny, Éric Piolle, maire de Grenoble, et François Decoster, maire de Saint-Omer, ont été sélectionnés dans cette liste finale pour élire le meilleur maire du monde.

La City Mayors Foundation, créé en 2003, est un groupe de réflexion international dédié aux affaires urbaines géré par des professionnels d’Europe, d’Asie et des Amériques qui travaillent ensemble «pour promouvoir des villes fortes, justes et prospères ainsi qu’un bon gouvernement local».

La gestion de la crise sanitaire au cœur de la compétition

Interrogé ce 22 avril par France Bleu, le maire de Grigny a déclaré que, pour lui, se retrouver dans cette liste a été une «énorme surprise».

«Nous sommes une petite ville avec nos forces et nos faiblesses, c'est un encouragement», a-t-il dit en mettant en avant le travail collectif de «tous ceux qui agissent face à l'adversité».

Il a précisé au média que cette nomination était «joyeusement anecdotique» et a dit ne pas savoir comment sa commune avait été repérée par l’organisation. Il a évoqué les réseaux sociaux et l’appel de Grigny à lutter contre la pauvreté.

«Nous démontrons notre inventivité, notre résistance, mais je n'en sais pas plus en fait», a-t-il ajouté.

Un fort niveau de pauvreté

Selon un rapport de l'Observatoire des inégalités, publié en novembre dernier, Grigny a été désignée comme l’une des communes où le taux de pauvreté est le plus élevé en France, où 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

À son tour, Philippe Rio a rappelé tout le travail qui a été fait en la matière. Cette nomination est «un coup de projecteur sur une orientation politique». Face à ce «boulet de la pauvreté», le maire de Grigny a expliqué que, collectivement, la commune a décidé de «réagir courageusement pour changer les choses avec détermination et humilité».

Auprès de France Bleu, il a indiqué avoir distribué 130.000 masques gratuitement aux plus pauvres, avoir également multiplié les tests et apporté une aide alimentaire depuis le début de la crise sanitaire.

«Cela ne veut pas dire que tout va bien, ni que je suis le meilleur, mais ça permet de créer une dynamique positive et de donner un coup de projecteur sur la ville, sur ce qui est fait», a déclaré M.Rio au Parisien.

Polémique sur cette nomination

Cette annonce a été soutenue par certains politiques.

Cependant, Neal Saunier, élu d’opposition, n’a pas apprécié cette nouvelle:

«Il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Quand on parle du meilleur maire du monde, on imagine forcément que sa ville est la meilleure du monde. Ce n’est pas la vision qu’ont les habitants de leur commune, assure-t-il. Et si on s’appuie simplement sur sa gestion municipale durant la crise sanitaire, il a fait comme tout le monde, c’est-à-dire comme il a pu. Il n’y a rien eu de fulgurant ni d’innovant.»

En outre, Kouider Oukbi, élu au conseil municipal de Grigny, s’est montré lui aussi très critique à ce sujet:

«C’est l’hôpital qui se fout de la charité, on ne peut pas oublier que Grigny est la ville la plus pauvre de France. Si c’est une blague pour détendre l’atmosphère en pleine crise sanitaire, d’accord. Mais sinon, en cette période, on ne peut pas se payer la tête des habitants. Si on avait un bon service public, une attractivité économique, un taux de chômage très bas, cela pourrait se comprendre. Là, tous les indicateurs vont dans l’autre sens. Le maire devrait plutôt faire preuve de modestie. Sa politique, ce n’est que du rafistolage.»

A contrario, un membre de l’association Au cœur de la ville s’est montré plus conciliant. Selon lui, cité par Le Parisien, «ce n’est pas tous les maires qui arrivent à trouver des milliards pour aider la ville et ses habitants. Ce qu’il a déjà fait pour Grigny mérite qu’on lui tire notre chapeau, même s’il y a encore énormément de travail à faire».

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