Afin de soutenir le Liban plongé dans une grave crise politique et économique, aggravée par l’explosion au port de Beyrouth, Emmanuel Macron lui a promis début septembre une aide financière à condition que le pays réalise des réformes gouvernementales et n’abandonne jamais les Libanais, «des frères pour les Français». Mais en l’absence de changements depuis, la situation ne fait qu’empirer.
Le pays, qui n’a pas réussi à former un nouveau gouvernement en raison d’«obstacles», se trouve «au bord de l’effondrement», a déclaré le Premier ministre libanais Hassan Diab, cité par le portail El Nashra, lors de sa visite à Doha, au Qatar.
«Le Liban est sur le point de s'effondrer, résultat de décennies de corruption et de politiques qui ont encouragé l'économie à se baser sur la rente et non sur la productivité», déplore-t-il.
Évoquant les coupures d’électricité qui surviennent régulièrement suite à la pénurie de gazole, il souligne que son pays passe «par un tunnel sobre […], mais cette obscurité n’est pas juste une coupure de courant. Les Libanais peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens».
Macron appelé à intervenir
Face à cette situation désastreuse, la société civile libanaise a appelé le Président français à prendre des mesures coercitives contre les élites corrompues. Dans une tribune publiée début avril dans Le Monde, plus de 100 personnalités libanaises demandent le gel des actifs douteux de leurs responsables. Emmanuel Macron avait précédemment évoqué la mise en place d’éventuelles sanctions contre tout homme politique libanais qui entrave l’amélioration de la situation.
Par ailleurs, ces personnalités rappellent l’intérêt particulier porté par le Président français, venu au Liban à deux reprises après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth, et sa détermination à apaiser les souffrances du peuple.
En effet, Emmanuel Macron a promis le 27 septembre dernier de soutenir les Libanais, quelle que soit la situation: «La France restera engagée au côté de ses amis libanais, du peuple libanais».
Dans le même temps, la France a réitéré qu’en cas d’absence de réformes réelles, elle n’accordera plus d’aides au pays et se refusera à remplir sa mission d’intermédiaire au niveau international.