Alors que, selon les propos de Gabriel Attal ce 21 avril, la France serait au pic de l’épidémie ou proche de l’être, les autorités prévoient la levée progressive de certaines mesures de restriction dans l’Hexagone, dont celles des déplacements de plus de 10 kilomètres envisagée dès le 3 mai.
Dans le même temps, le ministre de la Santé a évoqué, dans une interview exclusive au Télégramme, un déconfinement «territoire par territoire» à cause des différentes situations sanitaires en fonction des départements. Or, il n’est pas précisé si les mesures pourraient être levées par département ou bien par région.
À ce titre, il a été invité à répondre à la question de savoir si la Bretagne «peut prétendre à voir toutes ses restrictions se lever rapidement», alors que dans son département du Finistère le taux d’incidence est au plus bas dans le pays, soit de 88 sur 100.000 habitants, selon les chiffres du 17 avril.
Tout en affirmant que la situation dans cette région a «toujours [été] moins préoccupante que dans le reste du territoire depuis la première vague», Olivier Véran a tenu à rappeler qu’«elle n’a pas été épargnée non plus».
«Étant donné que les indicateurs sont moins élevés dans la région qu’ailleurs […] on peut espérer que la descente soit plus rapide et précoce en Bretagne. Nous regardons la situation bretonne très attentivement», a estimé le ministre.
Territoires les moins touchés
En suivant cette logique, d’autres départements où le virus circule actuellement moins pourraient également se retrouver parmi les premiers à être déconfinés.
Après les départements bretons arrive celui des Pyrénées-Atlantiques, en Nouvelle-Aquitaine, où le taux d’incidence est de 105,8, puis viennent le Gers et les Landes avec un taux d’incidence s’élevant à 109,98 et à 122 respectivement, selon les chiffres du site du gouvernement.
Alors que l’alerte maximale est fixée à 250 cas pour 100.000 habitants, seules la Corse, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine présentent des taux d’incidence inférieurs à ce seuil.
Cependant, outre cet indicateur, celui de la tension hospitalière est également pris en compte. Ainsi, en Corse du Sud, il atteint un niveau inquiétant, soit 120%.
Olivier Véran a donc tenu à souligner que, bien qu’il y ait moins de nouveaux cas quotidiennement, «cette diminution reste fragile», «la descente n’est pas encore suffisamment rapide et tranchée» et «nous sommes toujours à un niveau très élevé de l'épidémie».