Après qu’une mère de famille a dénoncé auprès d’Emmanuel Macron lundi 19 avril un grave manque de mixité sociale dans son quartier de Montpellier où son fils de huit ans n’a rencontré le prénom Pierre que dans les livres, Marlène Schiappa a reconnu l’existence du problème et a tenté de proposer des moyens de le résoudre.
«À l'âge de six-sept ans, vous avez des enfants qui n'ont jamais rencontré un Pierre de leur vie et vous avez aussi des enfants qui à l’âge de six-sept ans n'ont jamais rencontré un Mohammed de leur vie», a-t-elle indiqué ce mardi matin sur BFM TV-RMC.
Se rencontrer pour battre la peur en brèche
Selon la ministre chargée de la Citoyenneté, la mère en question «a parfaitement raison», s'agissant «du besoin qu'on a de se mélanger et de se rencontrer».
Et d’expliquer pourquoi.
«Quand on regarde les votes extrêmes et les votes de peur [...] face à l'immigration, ils existent aussi, souvent, dans des quartiers où il n'y a pas forcément d'immigration massive. Cette peur, elle peut être battue en brèche dès qu'on se rencontre et qu'on s'écoute», a-t-elle avancé.
Selon elle, «énormément de choses» sont faites pour lutter contre le manque de mixité.
«Énormément de choses»
La responsable a d’abord cité une «action forte» impulsée par Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville. Celle-ci a annoncé ce mardi avoir débloqué 10 millions d’euros destinés aux quartiers populaires pour y installer, par exemple, des «cités éducatives», des lieux devant fédérer «l’ensemble des acteurs» afin d’aider les enfants à s’approprier les nouvelles technologies.
«Cela aide la mixité parce que quand vous êtes une personne des classes moyennes et que vous habitez dans un quartier populaire, vous laissez votre enfant dans l'école et dans les activités du quartier si vous constatez que ce sont des activités dites de bon niveau», a enchaîné Mme Schiappa avant de dévoiler une «vérité».
«Les gens ne mettent pas leurs enfants dans les écoles et dans les activités de quartier quand ils appartiennent aux classes moyennes ou supérieures, parce qu'ils estiment qu'elles ne sont pas de bon niveau.»
Macron alerté sur le manque de mixité
Lors du déplacement d’Emmanuel Macron à Montpellier lundi 19 avril, une résidente du quartier pauvre de La Mosson, où 58% des 22.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté, a voulu l’alerter sur le manque de mixité dans les quartiers comme le sien.
«J'ai mon fils de huit ans qui m'a demandé si le prénom Pierre existait vraiment ou si ce n'est que dans les livres», a-t-elle raconté au Président de la République, ajoutant que «les gens ne mettent plus les enfants dans le même quartier, ce qui est vraiment dommage».
Elle a également raconté avoir mis sa fille dans un collège privé, plus loin de chez elle, pour qu'elle y retrouve la mixité «de l'école de la République qu'elle a connue dans son enfance».