«Nous tenons les autorités russes pour responsables de l'état de santé de M.Navalny», a déclaré ce lundi le Haut Représentant de l’UE Josep Borrell. Celui-ci a par ailleurs estimé que «la tension monte» avec Moscou et que la situation est «très dangereuse» en Ukraine.
«Les relations avec la Russie ne s'améliorent pas. Au contraire, la tension s'accroît dans différents domaines», a fait valoir Josep Borrell avant une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27 par visioconférence.
Ce responsable de l'UE a cité les expulsions de diplomates entre Moscou et Prague, ainsi que l'état de santé «très inquiétant» de M.Navalny, malade et en grève de la faim dans son pénitencier.
Deeply concerned by Alexei @navalny’s deteriorating health. Russian authorities must grant him immediate access to medical professionals he trusts. We hold them to account for ensuring his safety & health.
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) April 18, 2021
EU continues to call for Mr Navalny’s immediate & unconditional release. https://t.co/iwFV31Sdgi
La veille, M.Borrell avait écrit sur Twitter que l’Europe était «profondément inquiète» de la détérioration de l’état de santé d’Alexeï Navalny, réclamant que les autorités russes lui accordent immédiatement la permission de consulter des médecins de son choix.
Position de Moscou
Dans un entretien publié hier sur la BBC, l’ambassadeur de Russie à Londres Andreï Kelin a assuré qu’«on ne le laissera pas mourir en prison», ajoutant que M. Navalny «se comporte comme un voyou», qu’il a «violé toutes les règles qui ont été établies» et que «son but est d’attirer l’attention». Il a également affirmé que le prisonnier avait eu le traitement médical nécessaire, assuré par les autorités russes.
Alexeï Navalny se trouve en prison depuis février dans le cadre de l’affaire Yves Rocher de 2014, pour laquelle il a été reconnu coupable et condamné à 3,5 ans de prison avec sursis. À son retour à Moscou, sa peine a été transformée en prison ferme pour une durée de deux ans et demi en raison d'une multiple violation de son contrôle judiciaire.
Le 31 mars, il a entamé une grève de la faim, accusant les autorités de la prison de refuser de le soigner correctement. Il se plaint de douleurs au dos et aux jambes. Le 18 avril, Washington a indiqué étudier des mesures supplémentaires en cas de décès de Navalny, le tout dans un contexte déjà tendu avec Moscou.