«Déconstruire notre propre histoire»: Macron fait-il de la France un véritable «paillasson»?

© AFP 2024 GUILLAUME HORCAJUELOLe Président de la République française Emmanuel Macron lors d'un déplacement au commissariat de police de Montpellier, le 19 avril 2021
Le Président de la République française Emmanuel Macron lors d'un déplacement au commissariat de police de Montpellier, le 19 avril 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 19.04.2021
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Faut-il «déconstruire notre propre histoire», comme y appelle Emmanuel Macron? Alors que le poids du passé colonial de la France occupe une place de plus en plus importante dans le débat public, l’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat dénonce une tendance à la victimisation et à l’assignation identitaire. Entretien.
«Les décoloniaux ont l’air de penser qu’ils inventent tout et que tout commence avec eux!» attaque d’emblée Fatiha Agag-Boudjahlat devant les caméras de Sputnik.

L’enseignante, qui vient de faire paraître son troisième essai: Les Nostalgériades (éd. du Cerf), ne décolère pas face au «marketing segmenté» d’Emmanuel Macron. Ainsi, lors d’un entretien accordé à la chaîne américaine CBS, le Président de la République a affirmé que la France doit, «d’une certaine manière, déconstruire [sa] propre histoire». Une attaque à peine voilée du passé colonial du pays. Le 20 janvier dernier, l'historien Benjamin Stora remettait un rapport à Emmanuel Macron sur «les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie» dans l'optique de la «réconciliation des peuples français et algériens». 

Macron apaise-t-il la mémoire ou cède-t-il à la repentance?

«Emmanuel Macron dit qu’il n’y a pas de culture française et que la France est responsable d’un crime contre l’humanité. Le même jour [que l’interview donnée à CBS, ndlr] dans “Le Figaro”, il dit qu’il refuse d’être dans la repentance et dans le déni!» tacle Fatiha Agag-Boudjahlat. «Cette façon d’adapter son discours à son auditoire est franchement lassante et désespérante pour la France», soupire-t-elle.  

Très en verve contre ce qu’elle qualifie de «tendance à la victimisation permanente», l’essayiste enfonce le clou. «On ne peut pas résumer un engagement politique à un simple trauma. Laissons la traumatologie à l’hôpital! Dans la politique, ce qui compte, c’est la réflexion, les valeurs et l’engagement.»

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