Ce professeur de pharmacie de 77 ans, figure de la sphère Сovid-sceptique et anti-vaccins, avait été interpellé jeudi dans un hôtel à Chaudes-Aigues (Cantal) en vertu d'un mandat d'arrêt émis par un juge d'instruction du pôle santé publique du tribunal de Paris, selon le parquet d'Aurillac qui a confirmé une information de La Montagne.
Incarcéré dans la foulée le temps d'organiser son transfert à Paris, il a été présenté samedi au juge d'instruction aux convocations duquel il ne répondait pas depuis plusieurs mois.
Audience prévue pour mercredi
Le magistrat, conformément aux réquisitions du parquet de Paris, a saisi le juge des libertés et de la détention d'une éventuelle révocation de son contrôle judiciaire, selon la source judiciaire.
Mais le professeur a demandé quelques jours pour préparer sa défense et a été incarcéré samedi dans l'attente de l'audience d'ici mercredi.
Il avait déjà été arrêté en décembre dans le Gard en vertu d'un mandat d'amener émis par le juge d'instruction, selon Le Monde.
Mais il avait dû être hospitalisé d'office en psychiatrie quelques jours avant d'être laissé libre le 18 décembre sous contrôle judiciaire, toujours selon Le Monde.
M. Fourtillan est mis en examen depuis mars 2020 pour avoir mené sans autorisation des essais avec des patchs contenant deux molécules, appelées valentonine et 6-méthoxy-harmalan, dans l'espoir de traiter plusieurs maladies neurologiques (Parkinson, Alzheimer, troubles du sommeil...).
Essais dans une abbaye catholique
Les essais étaient organisés par le professeur dans une abbaye catholique près de Poitiers sur plus de 350 malades, dans le cadre de sa structure, le Fonds Josefa, vice-présidée par le Pr Henri Joyeux, lui aussi contesté par la communauté médicale notamment pour ses positions anti-vaccins.
Les deux hommes sont mis en examen dans cette enquête, ouverte après une dénonciation des faits en septembre 2019 par l'Agence du médicament (ANSM).
«On est aux confins du charlatanisme», avait fustigé à l'époque à l'ANSM Bernard Celli, le directeur de l'inspection. Attaqué en diffamation par le professeur Fourtillan, il a été condamné en 2020 à Bordeaux à 1.000 euros d'amende pour ses propos.
Le Pr Jean-Bernard Fourtillan, qui dispose d'un fort soutien manifesté sur les réseaux sociaux, a par ailleurs été mis en lumière dans le documentaire «Hold-Up».
Il y affirme que le virus «a été fabriqué par l'Institut Pasteur», une fausse information vérifiée par l'AFP à plusieurs reprises et démentie par l'Institut, qui a porté plainte contre lui.