L’ex-ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini sera jugé pour sa décision de ne pas avoir permis, en août 2019, à un bateau transportant une centaine de migrants d’accoster en Italie, a décidé ce samedi 17 avril le tribunal de Palerme.
Le procès de l’ex-ministre débutera le 15 septembre prochain. Sur sa page Twitter, le chef de la Ligue a promis de «se rendre la tête haute» au tribunal qui le jugera pour avoir accompli «le devoir sacré de tout citoyen» de «défendre son pays».
🔴 Rinviato a giudizio. “La difesa della Patria è sacro dovere del cittadino”. Articolo 52 della Costituzione. Vado a processo per questo, per aver difeso il mio Paese? Ci vado a testa alta, anche a nome vostro. Prima l’Italia 🇮🇹. Sempre. pic.twitter.com/CcTELlVphl
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) April 17, 2021
Dans le cadre de cette affaire, le ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement de Giuseppe Conte est accusé de séquestration de personnes et d’abus de pouvoir pour avoir interdit le débarquement de 147 migrants secourus en mer par l’ONG espagnole Open Arms.
Cette dernière a pour sa part salué la décision du tribunal, se disant «heureuse pour toutes les personnes que nous avons sauvées». À l’issue de son procès, M.Salvini risque une peine maximale de 15 ans de prison s’il est condamné.
Affaire Gregoretti
Matteo Salvini est actuellement mis en cause dans une autre affaire pour avoir bloqué en mer une centaine de migrants sauvés par le navire Gregoretti des gardes-côtes italiens en juillet 2019. Les personnes secourues ont dû rester plusieurs jours entassées à bord du navire de patrouille malgré des cas de gale et un cas suspect de tuberculose.
Le parquet a pourtant demandé l’abandon des poursuites dans ce dossier, sur lequel le tribunal de Catane doit se prononcer le 14 mai.
«Restaurer la dignité de l’Italie»
Le chef de la Ligue a toujours défendu sa ligne à l’égard des migrants, invoquant la nécessité de partager le fardeau de l’accueil entre les membres de l’UE. Selon lui, cette politique a permis de «sauver des vies», de «lancer un signal d’alarme à l’Europe» et de «restaurer la dignité et la sécurité de l’Italie».
D’après les évaluations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 3.000 migrants sont morts ou ont été portés disparus depuis 2014 en tentant de rejoindre Malte ou l’Italie depuis l’Afrique du Nord.