«La haine antisémite n’a pas sa place en France»: le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le livreur de repas à domicile qui déclarait ne pas vouloir servir des clients juifs avait été expulsé du territoire national.
Comme je m’y étais engagé, le « livreur » de repas à domicile qui avait déclaré ne pas vouloir servir des clients juifs a été expulsé aujourd’hui du territoire national, après avoir purgé sa peine de prison.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 17, 2021
La haine antisémite n’a pas sa place en France. https://t.co/hbNmU8lXog
En janvier dernier, deux restaurateurs strasbourgeois se sont vus annuler deux commandes par le même livreur travaillant pour la plateforme Deliveroo, au motif «qu’il ne livre pas les juifs». En réaction, les restaurateurs, ainsi que le consistoire israélite du Bas-Rhin et le bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) ont porté plainte.
Une enquête de police et des relevés GPS de téléphone ont permis d’identifier un seul livreur qui travaillait grâce au compte prêté par un autre employé Deliveroo. Le livreur âgé de 19 ans a été jugé une semaine plus tard en comparution et condamné à quatre mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
«Une agréable surprise»
De nationalité algérienne, le jeune homme faisait déjà avant sa condamnation l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Comme l’a indiqué à Franceinfo l’avocat des restaurateurs Raphaël Nisand, les OQTF sont très rarement appliquées, car «il faut pour cela que les autorités françaises soient sûres que la personne expulsée […] sera acceptée par les autorités de son pays, ce qui est loin d’être le cas dans la plupart des affaires d’expulsion».
«Là il y a donc eu une coopération internationale sur le cas de ce jeune homme, entre la France et l’Algérie», explique Me Nisand qui constate ainsi «une agréable surprise».
Baisse générale des actes antisémites en France
Fin janvier, le service de sécurité de la communauté juive française (SPCJ) a constaté que le nombre d’incidents antisémites enregistrés en France en 2020 avait chuté de 50% par rapport à 2019, avec 339 incidents contre 687.
Dans le même temps, le nombre d’agressions physiques est resté pratiquement inchangé en 2020, à savoir 44 contre 45 en 2019, malgré le confinement dû à l’épidémie de Covid-19, a indiqué le SPCJ.