«Nos proches sont partis comme des animaux»: des familles de victimes du Covid-19 portent plainte

© AFP 2024 DENIS CHARLETUne infirmière s'apprête à entrer dans une chambre avec un patient atteint du Covid-19
Une infirmière s'apprête à entrer dans une chambre avec un patient atteint du Covid-19 - Sputnik Afrique, 1920, 15.04.2021
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Alors que les plaintes contre le gouvernement se multiplient en raison de sa gestion de la crise sanitaire, une femme qui affirme que son père est décédé sans avoir été pris en charge et incinéré quelques heures après dénonce les difficultés liées aux restrictions et demande un hommage national.

Depuis plus d’un an, au moins 156 plaintes visant des ministres ont été recensées par la Cour de justice de la République (CJR) pour la gestion de la crise sanitaire, rapporte Franceinfo.

Parmi les anciens et actuels membres du gouvernement figurent Édouard Philippe, Agnès Buzin et Olivier Véran, visés pour «abstention volontaire de combattre un sinistre». Quatre informations judiciaires sont ouvertes pour «mise en danger de la vie d'autrui», «homicides», «blessures involontaires» et «abstention volontaire de combattre un sinistre», précise la radio.

Défaillance du système de santé

Les restrictions mises en place par le gouvernement semblent parfois conduire à divers dysfonctionnements dont certains deviennent victimes.

C’est le cas de Julie Grasset. Elle a rédigé plusieurs plaintes contre le Samu et le médecin traitant de son père diabétique, décédé à son domicile fin mars 2020 et qui aurait dû être hospitalisé lorsqu’il s’était senti mal et avait appelé quatre fois les services de secours. Ceux-ci le renvoyaient vers ledit médecin traitant, confie-t-elle auprès de la radio.

En plus de cela, elle se demande pourquoi l’entreprise de pompes funèbres ne lui a pas accordé le temps de dire adieu à son père, affirmant qu’il avait été envoyé à la crémation moins de six heures après son décès sans aucun avertissement.

«Nos proches sont partis comme des animaux», lance-t-elle sur le plateau de RMC en affirmant que son cas n’est pas unique.

Fondatrice de l’association CœurVide19 ayant pour objectif d’aider les proches de victimes, elle dénonce également le fait que de nombreuses familles n’ont pas réussi à faire leur deuil de manière correcte en raison des mesures sanitaires.

Au niveau de son association, elle réclame un hommage national sous forme d’allocution prononcée par le Président de la République ou de certains événements symboliques afin de faire preuve de solidarité et de fraternité avec les familles victimes de la pandémie.

«Qu’on puisse se rendre compte que derrière les statistiques mortifères, qu’on nous déballe comme si on s’était habitués, il y a eu des parents, des grands-parents, des oncles, des amis. Des gens qui ont eu une vie, qui ont contribué à la vie citoyenne et associative de ce pays», déclare-t-elle auprès de Franceinfo.

L’État et le variant brésilien

La possibilité de porter plainte contre le gouvernement pour mise en danger du peuple dans le cadre de la circulation du variant brésilien a été publiée par Michel Taube, fondateur d’Opinion internationale, le jour où la fermeture des liaisons aériennes avec le Brésil a été annoncée.

Il a mis en exergue le fait que la France ait tardé à suspendre ses vols avec ce pays plongé dans une situation grave liée à la propagation d’une nouvelle souche, dit «variant brésilien». Les voyageurs n’ont été soumis à aucune obligation coercitive de s’isoler, même en cas de test positif, rapporte-t-il en se référant aux propos du ministre des Transports Jean-Baptiste Djebarri.

La faible circulation du virus sur le territoire français, 0,1%, a été citée par les autorités comme l’une des raisons d’absence de restriction. Cependant, «ce fut aussi le cas de la souche initiale, puis du variant britannique», rétorque-t-il.

«En sous-estimant la menace, les pouvoirs publics mettent en danger les Français par leur entêtement et/ou leur incapacité à prendre et faire appliquer des décisions qui le sont dans de nombreux pays démocratiques», poursuit-il.

La tribune de Michel Taube se termine avec l’affirmation de ne pas avoir l’intention de déposer plainte contre le gouvernement pour mise en danger de la vie d’autrui. Le texte vise davantage à rappeler aux pouvoirs publics que «ce manque d’agilité, de réactivité et surtout de mesures contraignantes là où il faut, ce refus d’imposer une quarantaine sanitaire est une pure folie et met en danger le peuple français».

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