Suspension du vaccin Janssen aux USA: «Aucun fabricant d’aucun vaccin ne connaît les effets indésirables à long terme»

© REUTERS / JOHNSON & JOHNSONLe vaccin Janssen Covid-19 de Johnson & Johnson (archive photo)
Le vaccin Janssen Covid-19 de Johnson & Johnson (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 14.04.2021
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Le vaccin Janssen de Johnson & Johnson est suspecté de provoquer des pathologies thrombopéniques et des thromboses. Malgré les inquiétudes outre-Atlantique, les 200.000 doses déjà livrées à la France seront administrées aux plus de 55 ans.

Après les doutes qui planent sur le vaccin AstraZeneca-Oxford (Vaxzevria) qui provoquerait des thromboses, les suspicions s’abattent sur le Janssen (Johnson & Johnson). Le 13 avril, l’Agence américaine du médicament (FDA) et Centers for Disease Control and Prevention (principale agence fédérale en matière de santé publique) ont recommandé l’arrêt de la vaccination avec ce produit aux États-Unis. Une mesure prise après le constat de six cas de thromboses cérébrales avérés. En Belgique, la vaccination avec ce sérum n’a pas encore commencé. Le plat pays préfère attendre l’avis de l’Agence européenne des médicaments avant de se prononcer.

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Toutes ces réserves n’étonnent pas le docteur Vincent Reliquet, co-fondateur de l'AIMSIB. Il rappelle que les deux vaccins «sont issus de la même technologie: sur la base de l’adénovirus».

«Les adénovirus sont connus pour provoquer des pathologies thrombopéniques [une baisse des plaquettes dans le sang avec un risque d'hémorragie grave, ndlr]. Et c’est indépendant du vaccin», rappelle le praticien.

Le médecin parle de «l’effet de classe», puisque ce n’est pas la technologie du vaccin en elle-même qui est en cause («bien que ça puisse l’être»), mais «l’adénovirus qui entraîne spécifiquement ce genre de problèmes» connus depuis 2006.

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Imbroglio en Chine autour de l’efficacité des vaccins
De son côté, Alla Samoïlova, chef du service russe de surveillance de la santé publique, affirme ce 14 avril «ne pas détecter le moindre cas de thrombose après des vaccinations contre le coronavirus avec Spoutnik V», lui aussi utilisant l’adénovirus. Mais contrairement au vaccin AstraZeneca basé sur l’adénovirus de chimpanzé, le sérum russe se base sur celui humain. Mme Samoïlova a précisé que l'absence de tels effets secondaires chez le vaccin russe est également confirmée par le ministère de la Santé de l'Argentine, qui publie des données sur les résultats de l'utilisation clinique de Spoutnik V.

«Le vaccin qui va sauver le monde n’existe pas»

Des pathologies thrombopéniques et des thromboses qui ont été remarqués après l’injection des vaccins AstraZeneca et Janssen peuvent apparaître «dans les mêmes temps de latence, entre trois et quinze jours» et, surtout, «aucun fabricant d’aucun vaccin ne connaît les effets indésirables à long terme, au-delà de six mois», explique Dr Reliquet.

L’une des pistes étudiées pour expliquer ces effets indésirables est en lien avec la pilule contraceptive. Les six cas recensés aux États-Unis concernent tous des jeunes femmes. L’aspect hormonal fait donc partie des recherches menées actuellement dans le pays. 

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Le vaccin de Johnson & Johnson a reçu une autorisation conditionnelle de mise sur le marché européen. Et ce même si les études de biosécurité relatives à son utilisation en masse n’ont pas été finalisées. Résultat: 200.000 doses sont déjà livrées en France!

L’EMA étudie la nouvelle information sur le vaccin, comme elle l’avait fait avec le produit créé par AstraZeneca et l’université d’Oxford.

Malgré la suspension du vaccin outre-Atlantique, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, promet ce 14 avril l’administration du Janssen dès la semaine prochaine «dans les mêmes conditions que ce qui est prévu aujourd'hui pour le vaccin AstraZeneca. C'est-à-dire pour les personnes âgées de plus de 55 ans.»

Janssen repose sur le  même principe que le vaccin contre Ebola, Zabdeno. Un sérum dont l’utilisation requiert une grande «prudence chez les personnes présentant une thrombocytopénie ou tout autre trouble de la coagulation».

«C’est une fuite en avant. Le vaccin qui va sauver le monde n’existe pas. Soigner les patients malades sauvera le monde. Pour l’instant, ce sont les industriels qui imposent les vaccins obligatoires qui font la loi», s’insurge le Dr Reliquet.

Notre interlocuteur reste persuadé qu’«on ne va pas pouvoir développer des vaccins pour tous les variants». Face à l’apparition du variant brésilien, qui s’attaque plus particulièrement aux jeunes, le verdict du médecin est sans appel: «L’idée de vacciner les gens pour se sauver du Covid est une folie.»

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