Le Japon va rejeter à la mer, après traitement, plus d'un million de tonnes d'eau issue de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé le 13 avril le gouvernement nippon, malgré l'opposition que rencontre ce projet.
Environ 1,25 million de tonnes d'eau contaminée sont actuellement stockées dans plus d'un millier de citernes près de la centrale accidentée il y a dix ans dans le nord-est du Japon.
Une décision était d'autant plus urgente que l'eau s'accumule rapidement: en 2020, le site a généré chaque jour environ 140 mètres cube d'eau contaminée. Les limites de la capacité de stockage sur place pourraient être atteintes dès l'automne 2022, selon Tepco, l'opérateur de la centrale.
L'eau destinée à être relâchée dans cette opération, qui ne devrait pas commencer avant deux ans et pourrait prendre des décennies, a été filtrée à plusieurs reprises pour être débarrassée de la plupart de ses substances radioactives (radionucléides), mais pas du tritium, lequel ne peut pas être éliminé avec les techniques actuelles.
Cette option, privilégiée au détriment d'autres scénarios, comme une évaporation dans l'air ou un stockage durable, est très contestée par les pêcheurs et agriculteurs de Fukushima qui redoutent que cela n'affecte davantage l'image de leurs produits auprès des consommateurs.
L'organisation environnementale a répété son appel à poursuivre le stockage de l'eau jusqu'à ce que la technologie permette de la décontaminer complètement.
Mécontentement de voisins
Les voisins du Japon ont manifesté leur mécontentement. La Chine a communiqué dès lundi ses «sérieuses inquiétudes» et appelé le Japon à la «prudence» dans l'élimination de l'eau contaminée.
La Corée du Sud a elle fait savoir sa «vive préoccupation» concernant la décision japonaise de rejeter l'eau contaminée.
Le gouvernement américain, allié de Tokyo, a cependant exprimé son soutien à l'opération, notant dans un communiqué publié peu après l'annonce que le Japon avait «pesé les options et les effets, avait été transparent dans sa décision et sembl(ait) avoir adopté une approche en accord avec les normes de sûreté nucléaire internationalement reconnues».