Depuis le 30 mars, jour où le Sénat a adopté un amendement interdisant le port de signes religieux par les mineurs dans l’espace public ainsi que par les accompagnateurs de sorties scolaires, des internautes de plusieurs pays continuent à partager des vidéos et photos accompagnées du hashtag #HandsOffMyHijab pour protester contre ces mesures.
Parmi ces vidéos, celle de l’élue démocrate américaine Ilhan Omar que l’intéressée a accompagnée du message «France, le monde te regarde». Dans une courte séquence vue plus de 400.000 fois, la députée de l’État du Minnesota, qui ne prononce pas un mot, a écrit «à toutes mes sœurs de France, continuez d’être les reines que vous êtes».
Des musulmans indignés
Les vidéos accompagnées de ce hashtag ont été en moyenne vues plus de deux millions de fois sur TikTok, sans compter les autres réseaux sociaux.
Age to consent to sex in France: 15
— Manar منار (@RockThrowA) April 4, 2021
Age to consent to hijab: 18
Let that sink in. It isn't a law against the hijab. Its a law against Islam. #Handsoffmyhijab #FranceHijabBan
Si certains internautes considèrent que ces amendements font partie de «loi contre l’islam» et que «l’islamophobie grandit en France», d’autres estiment que le gouvernement n’a pas le droit de dicter aux femmes comment elles doivent s’habiller.
I thought we already had this covered.
— Najwa Zebian (@najwazebian) April 4, 2021
Forcing a woman to wear a hijab is wrong. Just like forcing her to take it off is wrong.
It’s HER choice.
Ce que les Français en pensent
Publié le 3 mars 2021, un sondage Ifop pour la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) indique que 52% des lycéens se disent favorables au port de signes religieux, tels que la croix, le voile, la kippa ou le turban par les parents qui accompagnent les enfants lors des sorties scolaires.
Quant à l’ensemble de la population française, seulement 26% des personnes interrogées y sont favorables.
Au sein de la communauté musulmane, 88% des lycéens approuvent le port de signes religieux par les accompagnateurs de sorties scolaires, alors que chez les jeunes catholiques cette proportion s’élève à 49%. Même parmi ceux qui déclarent n’appartenir à aucune religion, 40% y sont favorables.