L’Iran suspend le dialogue et la coopération avec Bruxelles sur les réfugiés, les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme et la drogue en raison des sanctions adoptées par l’UE contre des responsables iraniens, a déclaré ce lundi 12 avril le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh.
«Le ministère iranien des Affaires étrangères suspend tout dialogue sur les droits de l’homme et toute la coopération résultant de ce dialogue, notamment concernant le terrorisme, les stupéfiants et les réfugiés», informe le porte-parole dans un communiqué.
M.Khatibzadeh souligne que «les faux défenseurs des droits de l’homme» européens ont non seulement imposé à Téhéran des sanctions «politiquement motivées», mais aussi gardé le silence face à la «violation des droits du peuple iranien par les sanctions illégitimes des États-Unis», ce qui les «déshonore encore plus».
Selon lui, Téhéran étudie la possibilité d’imposer des mesures de rétorsion qui pourraient être annoncées plus tard.
L’UE adopte des sanctions contre huit responsables iraniens
L'Union européenne a annoncé ce lundi 12 avril avoir prorogé jusqu’au 13 avril 2022 les mesures restrictives adoptées en réaction aux violations des droits de l'homme commises en Iran. Elle a en outre ajouté à sa liste huit responsables de la sécurité iranienne qu’elle accuse d’être impliquées dans la répression des manifestations en Iran en 2019.
«Le Conseil a également ajouté aujourd'hui huit personnes et trois entités à la liste de sanctions compte tenu de leur rôle dans la réaction violente aux manifestations de novembre 2019 en Iran. La liste comprend désormais un total de 89 personnes et quatre entités», indique le Conseil européen dans un communiqué.
Parmi les responsables iraniens désormais visés par les sanctions figurent Gholamreza Soleimani, chef de la force paramilitaire Basij placée sous le commandement du corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI); Hossein Salami, commandant du CGRI; Hassan Karami, commandant des forces spéciales de police; Mohammad Pakpour, commandant en chef des forces terrestres du CGRI; Hossein Ashtari, commandant en chef des forces de police; Gholamreza Ziaei, ancien directeur de la prison d'Evin; Hassan Shahvarpour, commandant du CGRI au Khouzistan, ainsi que Leyla Vaseghi, gouverneur et chef du conseil de sécurité de Shahr-e Qods, ville dans la région de Téhéran.
Enfin, les trois entités sanctionnées ce 12 avril sont des prisons.