Selon le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, «les vaccins représentent notre meilleur moyen de sortir de cette pandémie. Non seulement ils fonctionnent, mais ils sont également très efficaces pour prévenir les infections. Cependant, le déploiement de ces vaccins est d’une lenteur inacceptable. Et tant que la couverture reste faible, nous devons appliquer les mêmes mesures de santé publique et sociale que par le passé, pour compenser les retards».
Les Français sont exaspérés par les nouvelles contraintes sanitaires. La France aurait-elle été plus avancée dans la course à la vaccination si le pays avait pris des initiatives indépendantes plutôt que de s’en remettre complètement à Bruxelles? Pour Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de Revue politique et parlementaire, la France était auparavant reconnue comme disposant d’une excellence particulière sur le plan sanitaire:
«Or, le retard dans la course à la vaccination a créé chez un certain nombre de nos compatriotes le sentiment que nous sommes en voie de déclassement. Une des grandes leçons de cette crise, c’est d’avoir fait apparaître que finalement, nous avions perdu du terrain pas seulement sur le plan de la vaccination mais sur l’ensemble des segments sanitaires, les lits d’hôpitaux, les masques, etc.»
La communication gouvernementale s’est montrée défaillante également. Erratique, contradictoire, le «nous sommes en guerre» d’Emmanuel Macron a touché très vite à ses limites:
«Cette métaphore guerrière a touché très vite à ses limites parce que nous n’étions pas en guerre, un virus n’est pas une armée d’occupation», affirme le journaliste.
Le Président Emmanuel Macron en a-t-il tiré des leçons? D’après Arnaud Benedetti, la question de l’efficacité des institutions européennes se pose inévitablement.
«Macron a été élu sur un discours positif sur l’Europe. Il affirme aujourd’hui que la France doit retrouver sa souveraineté mais il n’imagine la reprise en main de cette souveraineté que dans un cadre européen. Ce qui ressort aujourd’hui, c’est que le discours que l’on qualifierait de souverainiste ou de populiste sort indéniablement renforcé de cette crise sanitaire», conclut-il.