Interrogé par BFM TV, Pierre-Jean Chalençon a maintenu sa version des faits sur les dîners clandestins du palais Vivienne, expliquant qu’il n’avait reçu aucun ministre au mépris des restrictions sanitaires.
Le collectionneur et homme d’affaires est revenu sur son audition, lui qui avait été placé en garde à vue en même temps que le chef Christophe Leroy, ce 9 avril. Il a assuré avoir renseigné les enquêteurs sur «deux déjeuners et un dîner».
«Ils souhaitaient savoir s’il y avait des ministres du gouvernement. Je leur ai dit qu’il n’y avait pas de ministres, pas d’hommes politiques. Je crois que le pataquès vient de là», a-t-il ainsi déclaré à BFM TV.
L’ancien animateur de télévision a en outre critiqué M6, qui l’avait récemment interviewé. Au micro de la chaîne, il avait notamment affirmé que Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, devait «venir dîner prochainement» au palais Vivienne.
Dans une vidéo publiée le 1er février sur YouTube, Pierre-Jean Chalançon évoque les dîners organisés avec Christophe Leroy. Et il dit : "Mon ami Attal doit venir dîner prochainement" (via @MichelEpicetou) pic.twitter.com/anIQDJnr4c
— Sylvain Chazot (@sychazot) April 4, 2021
Pointant du doigt des «images tronquées», il a accusé la journaliste de M6 de l’avoir «harcelé», précisant qu’il n’aurait «jamais parlé de ce genre de chose» si l’entretien s’était déroulé en direct.
«Ça manque de professionnalisme dans cette rédaction. Ils devraient s’occuper de vendre des maisons et de faire du relooking pour les vieilles dames plutôt que de s’occuper de journalisme […]. Ça fait 15 mois que les gens vivent la pandémie, qu’ils sont à cran […] ce n’était vraiment pas le moment de faire ce genre de choses», a-t-il expliqué sur BFM TV.
Pierre-Jean Chalençon a par ailleurs nié avoir proposé des menus «à 300, 400, 500 euros» lors de ces dîners clandestins, en rejetant la responsabilité sur Christophe Leroy.
Pierre-Jean Chalençon: "Je n'ai jamais fait payer qui que ce soit chez moi, (...) cela concerne Monsieur Leroy" pic.twitter.com/604EvmeuKA
— BFMTV (@BFMTV) April 10, 2021
Le reportage de M6 montrait pourtant une de ces soirées au palais Vivienne, assurant qu’elle était facturée 220 euros, caviar et champagne compris.
Pierre-Jean #Chalençon, soupçonné d’organiser des #DinersClandestins s’est défendu ce matin: "C’est le plus gros poisson d’avril de ces 15 dernières années". 🤔 pic.twitter.com/IqQtJ87Xij
— M6 Video Bank (@M6VideoBank) April 6, 2021
Une mauvaise blague?
Le collectionneur et admirateur de Napoléon a en outre repris sa ligne de défense axée sur l’humour, expliquant qu’il avait voulu faire une «blague».
«C’était une blague comme j’en fais souvent. Beaucoup de gens me connaissent pour mon humour […]. Je monte très vite dans les tours et je redescends aussitôt», a-t-il expliqué à BFM TV.
Après son entretien avec M6, il avait déjà déclaré sur BFM TV qu’il s’agissait d’un «poisson d’avril».
Pierre-Jean Chalençon: "C'est un énorme poisson d'avril" pic.twitter.com/OpjMzeEAgp
— BFMTV (@BFMTV) April 6, 2021
Le mal était cependant déjà fait et l’exécutif a dû se justifier. Marlène Schiappa a ainsi maladroitement pris la défense de Gabriel Attal, expliquant que celui-ci avait «refusé» l’invitation à un de ces dîners clandestins, sous-entendant que le porte-parole du gouvernement était au courant de leur existence.
Le phénomène des dîners clandestins a pris de l’ampleur ces dernières semaines, plusieurs événements de ce type ayant été interrompus par les forces de l’ordre. Vendredi soir, 110 personnes ont ainsi été verbalisées pour une soirée dans un restaurant clandestin du XIXe arrondissement.
À l’étranger, ces types de dîners font aussi parler. En Irlande, ils avaient même provoqué un séisme politique en août, après la tenue d’un dîner en lien avec le club de golf du parlement. L’événement, qui avait rassemblé 80 convives, s’était déroulé au lendemain de l'interdiction des réunions de plus de six personnes en intérieur. Mis en cause, le ministre de l’Agriculture, le vice-président du Sénat et le commissaire européen au Commerce avaient présenté leur démission.