Pour déterminer quelles personnes sont susceptibles de recevoir en premier le vaccin anti-Covid, la majorité des autorités de santé font un tri selon l’âge, les comorbidités ou la profession. Dans le Montana et le Vermont, un autre critère entre en compte: la couleur de peau. Dans ce dernier État, les personnes de couleur de plus de 16 ans peuvent se faire vacciner jusqu’au 19 avril, pas les Blancs.
If you or anyone in your household identifies as Black, Indigenous, or a person of color (BIPOC), including anyone with Abenaki or other First Nations heritage, all household members who are 16 years or older can sign up to get a vaccine! Get yours at ⤵️ https://t.co/hVgb9rzQPn
— Governor Phil Scott (@GovPhilScott) April 1, 2021
L’annonce du gouverneur républicain du Vermont Phil Scott a fait grand bruit dans les médias américains. «Si vous ou n’importe qui dans votre foyer s’identifie comme Noir, indigène ou une personne de couleur […], tous les membres de votre foyer âgés de 16 ans ou plus peuvent s’inscrire pour avoir un vaccin», a-t-il déclaré.
Quelles raisons?
Les deux États justifient cette décision par le fait que ces minorités ont été plus touchées par la pandémie, à la fois en termes de contamination et d’hospitalisation. Ils seraient aussi moins nombreux à être vaccinés par rapport aux Blancs. D’après le journal vermontois Middlebury Campus, à la date du 8 avril, 26% des personnes issues des minorités ethniques étaient vaccinées, contre 49% des Blancs. L’écart était encore plus important à la mi-mars.
En février dernier, sur le territoire national, seuls 41% des Afro-américains avaient reçu ou avaient l’intention de recevoir une dose, selon un sondage de la Kaiser Family Foundation. Cette tendance a bien évolué en mars, grimpant à 55%. Selon la même fondation, 64% des Afro-américains vivant en milieu rural ont reçu ou vont recevoir le vaccin, même si moins de la moitié affirme qu’il y a assez de doses.
Décision légale?
Plusieurs commentateurs se sont interrogés sur la base légale d’un tel critère. «C’est scandaleux et une trahison de la promesse américaine», a écrit la constitutionnaliste Inez Stepman, membre du Forum des femmes indépendantes. «Sauvagement anticonstitutionnel et absurdement immoral», a réagi le commentateur conservateur Matt Walsh.
Wildly unconstitutional and absurdly unethical.
— Matt Walsh (@MattWalshBlog) April 2, 2021
And he’s a Republican. Of course. https://t.co/LXyanoIkTd
Christopher Rufo, ex-chercheur au sein du groupe de réflexion Discovery Institute, qui avait déjà dénoncé la promotion des concepts de la «woke culture» dans le programme éducatif officiel de l’Arizona, a déclaré à Fox News qu’il allait contacter des avocats pour attaquer le Vermont en justice, considérant que la loi américaine ne peut autoriser cette pratique.
«Le programme du Vermont relatif aux normes de séparation raciale, qui refuse des services médicaux à un groupe racial spécifique, constitue une violation flagrante du quatorzième amendement», a-t-il affirmé auprès de la chaîne. Ce texte assure notamment l’égale protection de tous les citoyens sur le sol national.