Entre gelées exceptionnelles et possibles baisses des aides, les agriculteurs broient du noir

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Agriculteurs - Sputnik Afrique, 1920, 09.04.2021
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Vignes, pêches, abricots mais aussi colza ou betteraves. Suite aux gelées importantes survenues ces derniers jours, les agriculteurs craignent de perdre leurs récoltes. De plus, la filière redoute une baisse des aides suite à l’introduction prochaine de la Politique agricole commune dans l’UE.

L’exécutif lance le régime de gelagriculteur «dès maintenant» suite à l'épisode de gel qui a touché de nombreuses régions et cultures quatre jours consécutifs, a annoncé Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, invité sur BFM TV ce vendredi 9 avril.

Il a annoncé la «mobilisation totale de tous les acteurs», notamment le déploiement des «dispositifs fiscaux», des assureurs et des banques.

La situation est «tout à fait exceptionnelle» avait remarqué M.Denormandie la veille sur Franceinfo. Pour mesurer l'ampleur des dégâts il faudra encore «quelques jours », a-t-il encore déclaré sur Public Sénat.

Les cultures concernées

Pour protéger leurs cultures, les agriculteurs ont utilisé plusieurs méthodes: brassage de l'air, chauffage ou aspersion pour créer une coque de glace autour des bourgeons pendant la nuit.

​Cette vague de gelées survient au moment où ces derniers sont justement les plus fragiles, et ces techniques ne sont pas toujours suffisantes.

«Pêches, nectarines, abricots vont être rares sur les étals cette année», a déclaré à l’AFP Daniel Sauvaitre, président de l'association nationale des pommes et des poires (ANPP).

De plus, le gel a touché 80% du vignoble français, selon le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). De vastes zones du Bordelais sont particulièrement dévastées.

L’épisode de froid qui sévit depuis le début de la semaine n’est pas encore passé: selon les prévisions de Météo France, il fera -1˚C cette nuit à l’Est et dans le Nord.

Du fumier en pleine centre de Toulouse

L’autre volet sensible pour les agriculteurs est l’adoption de la Politique agricole commune (PAC). Dans les mois qui viennent la France doit adopter un plan de répartition des aides et critères d’attribution puis le transmettre à Bruxelles.

La nouveauté de la PAC consiste dans le principe de répartition des aides selon le respect de pratiques environnementales renforcées, appelées les «écorégimes». Selon des experts de France Stratégie, les professionnels qui se tournent vers une agriculture bio bénéficieront le plus des aides.

Jeudi 8 avril, pour manifester contre la réforme, environ 150 agriculteurs en tracteur ont manifesté près de la préfecture de Haute-Garonne, à Toulouse. Ils ont déposé du fumier dans le centre-ville. Les forces de l’ordre ont dû déployer des canons à eau.

​Les nouvelles règles devront s’appliquer dans les exploitations agricoles à partir du 1er janvier 2023.

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