Soixante-deux personnes, dont notamment quatre avocats du barreau de Paris, ainsi que des cadres et chefs d’entreprises, ont écopé d’une amende de 135 euros lors d’une opération policière menée ce vendredi 9 avril dans un restaurant clandestin de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, a annoncé BFM TV.
Parmi les personnes verbalisées, qui peuvent en outre être convoquées dans le cadre de l’enquête, figureraient soixante hommes et deux femmes.
Selon BFM Paris, l’opération a été organisée par la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de la préfecture de Paris et la sous-direction de la police judiciaire du 93 (SDPJ 93) dans le cadre d’une enquête lancée il y a trois semaines sur cet établissement.
Le restaurant en question, aux stores baissés, avait l’air d’être fermé conformément aux consignes sanitaires du gouvernement. Ses clients devaient passer par l'entrée d'une maison d’habitation d’à-côté protégée par un code avant de pénétrer dans l’établissement par une porte qui débouche derrière le bar, précise BFM TV. Ils s’y installaient ensuite sans aucun geste barrière.
Le gérant du restaurant, son fils et le cuisinier ont été placés en garde à vue avant d’être relâchés.
Les organisateurs d’autres repas clandestins à Paris en garde à vue
Ce même 9 avril, les médias ont annoncé que le cuisinier Christophe Leroy et le collectionneur et spécialiste de Napoléon Pierre-Jean Chalençon, soupçonnés d'avoir organisé à Paris de luxueux repas clandestins en dépit des mesures sanitaires, avaient été placés en garde à vue.
Des perquisitions menées aux domiciles parisiens du chef Christophe Leroy et de Pierre-Jean Chalençon, respectivement les 7 et 8 avril, avaient notamment permis de découvrir des cartons d’invitation aux événements qui auraient eu lieu entre fin octobre et le 1er avril, soit pendant la période où les restaurants devaient être fermés en raison de l’épidémie.
Affaire des repas clandestins
Le scandale des repas clandestins a éclaté après la diffusion par M6 d’un reportage sur des dîners clandestins fastueux au palais Vivienne à Paris. Les journalistes ont affirmé que des ministres étaient présents aux repas organisés par M.Chalençon qui s’est cependant désisté de toute responsabilité. Une enquête a été lancée par le parquet de Paris.
Même le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a reçu une invitation à un tel dîner, selon Marlène Schiappa qui a toutefois précisé que l’homme politique avait refusé en raison des mesures sanitaires.
L’affaire des repas clandestins parisiens est loin d’être un cas isolé. Actu Normandie a annoncé que plusieurs «restaurants clandestins» servaient des clients à Rouen et dans son agglomération malgré le risque de poursuites pénales pour les patrons et d’amende pour les clients.
Le 7 avril, plus de 100 personnes se sont donné rendez-vous dans un château inhabité à Ris-Orangis, dans l’Essonne, pour faire la fête, d’après Le Parisien.
Le 6 avril, date du début du troisième confinement, les forces de l'ordre sont, par hasard, tombées sur un barbecue géant clandestin à Corbeil-Essonnes et se sont faites caillasser par les participants.