Le chef de l'Etat doit s'exprimer en visioconférence dans l'après-midi devant plusieurs centaines de cadres dirigeants de l'Etat, à l'occasion de la Convention managériale de l'Etat organisée par Matignon qui réunira préfets, ambassadeurs, chefs d'administrations centrales ou recteurs, a indiqué l'Elysée.
Emmanuel Macron devrait reparler de la promesse qu'il avait faite le 25 avril 2019, lors de la conférence de presse de sortie du «grand débat», de supprimer l'Ecole nationale d'administration (ENA).
Créée en 1945 par le général de Gaulle, l'ENA a été fortement critiquée pendant la crise des «gilets jaunes» pour sa formation d'élites «hors sol».
Quatre des six derniers chefs de l'État, dont Emmanuel Macron, sont issus de cette école, installée à Strasbourg.
Le chef de l'Etat pourrait ainsi annoncer son remplacement par une nouvelle école afin de diversifier son recrutement, son enseignement et le mode de classement des élèves, selon une source proche de l'exécutif.
Le 11 février lors d'un déplacement à Nantes, Emmanuel Macron avait insisté sur la nécessité d'ouvrir les voies d'accès à des prestigieuses écoles de l'administration à des jeunes d'origine modeste afin que plus «aucun gamin dans notre République se dise: "ce n'est pas pour moi"».
Il avait alors dressé un constat sombre de «l'ascenseur social» français, qui «fonctionne moins bien qu'il y a 50 ans» car la mobilité «est très faible».
«Égalité des chances»
La diversité dans la fonction publique est l'un des piliers de l'agenda en faveur de «l'égalité des chances» qu'Emmanuel Macron cherche depuis plusieurs mois à promouvoir en profitant des rares espaces laissés dans le débat public par la crise du Covid-19.
Au cours de la Convention managériale de l'Etat, le Premier ministre Jean Castex et la ministre de Transformation et de la Fonction publique Amélie de Montchalin présenteront les grands axes de l'ordonnance sur la réforme qui doit être adoptée avant le 7 juin après son examen en Conseil des ministres en mai.
Son objectif est «d'offrir aux Français un service public plus proche, plus efficace, plus transparent et plus bienveillant», a expliqué l'Elysée.
Ce texte, qui doit réformer l'ordonnance de 1945 régissant le recrutement des hauts fonctionnaires, comporte de nouvelles mesures sur la formation et les carrières de la haute fonction publique, «dont le rôle essentiel, a fortiori en temps de crise, sera réaffirmé» selon l'Elysée.