Plus de 100 personnes se sont donné rendez-vous dans un château inhabité à Ris-Orangis, dans l’Essonne, pour faire la fête. Leur tapage a attiré l’attention des riverains qui ont appelé les forces de l’ordre, relate Le Parisien.
Arrivés sur les lieux, les policiers ont mis fin à la soirée et verbalisé 123 personnes pour non-respect du couvre-feu et certaines pour non-port du masque. L'organisateur a été interpellé et placé en garde à vue, a indiqué une source policière au journal, précisant qu’il risquait une peine de prison pouvant aller jusqu'à un an et 15.000 euros d'amende pour «mise en danger de la vie d'autrui».
Le nombre de fêtes sauvages en hausse
Les verbalisations et scandales autour des fêtes clandestines se multiplient ces derniers temps. Ainsi, M6 a récemment publié une vidéo réalisée par ses journalistes dans un restaurant haut de gamme de la capitale qui accueille ces «rassemblements quotidiens» midi et soir en servant à ses hôtes caviar et champagne. Qui plus est, les reporters de la chaîne évoquent la présence d’«au moins un membre du gouvernement» à l’une de ces soirées.
Même le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a reçu une invitation à un tel dîner: un fait confirmé par Marlène Schiappa, qui a toutefois précisé que l’homme politique avait refusé en raison des mesures sanitaires. Une déclaration qui prouve cependant que le porte-parole du gouvernement était au courant de ces dîners clandestins sans entreprendre quoi que ce soit.
Une autre vidéo avait été tournée le 29 janvier, lors d’une soirée au ministère de l’Enseignement supérieur. Le cabinet de la ministre a d’ailleurs confirmé l’authenticité de la séquence, parlant d’un «moment de détente».
Plusieurs fêtes clandestines ont eu lieu le pays avec l’arrivée des beaux jours. Un barbecue avec près de 80 participants a été dispersé il y a quelques jours par les forces de l’ordre en Seine-Saint-Denis, tandis qu’une fête clandestine organisée dans un établissement désaffecté près d'Aix-en-Provence avait réuni presque 150 participants et également suscité l’intervention de gendarmes.
Fin mars, environ 300 personnes se sont réunies pour une fête sauvage sur les quais de la Saône à Lyon. Les policiers n’ont d’ailleurs pas pu faire évacuer les lieux en raison de la configuration du secteur et de la proximité de la rivière.
À Marseille, une soirée clandestine a dégénéré en violences contre les forces de l’ordre, bien que les fêtards aient placé des vigiles à la porte d’entrée et installé des caméras à l’extérieur. Une liste qui pourrait être prolongée.
Le château
Bien qu’à l'abandon depuis 20 ans, le site de la fête dans l’Essonne, le Château Lot, est inscrit au titre des monuments historiques depuis août 2020 et garde son portail fermé à clé. La mairie de Ris-Orangis prévoit d’y aménager prochainement une trentaine de logements pour le conserver.
«S'il avait continué à se dégrader, il aurait probablement fallu le raser», avait précédemment déclaré au Parisien Jean-Pierre Vinchon, le président du Groupe rissois d'histoire locale.