«Un tiers des Français hésiteraient à croire» le gouvernement «s’il disait qu’il fait jour à midi», lâche Marine Le Pen

© AP Photo / Thibault CamusMarine Le Pen
Marine Le Pen - Sputnik Afrique, 1920, 07.04.2021
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Des premières incohérences sur le port du masque jusqu’à celles sur les vaccins, les volte-face du gouvernement sur la crise sanitaire sapent la confiance des Français, selon plusieurs sondages. Marine Le Pen est d’ailleurs convaincue qu’un tiers de la population hésiterait à croire les autorités même si elles disaient «qu’il fait jour à midi».

S’exprimant ce 7 avril devant l’Association des journalistes parlementaires, Marine Le Pen a notamment été interrogée sur la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Et la présidente du Rassemblement national a une énième fois critiqué la stratégie des autorités.

«Le gouvernement a créé une telle défiance que s’il disait qu’il fait jour à midi, un tiers des Français hésiteraient à le croire», lance Mme Le Pen, dont les propos ont été relayés par une journaliste de l’Opinion sur Twitter.

Selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du dimanche et publié le 4 avril, la défiance des Français envers le gouvernement s’est en effet accrue concernant la gestion de la crise sanitaire. 35% des sondés ont confiance en la capacité du gouvernement à faire face efficacement au coronavirus.

D’après ce même sondage, les Français sont sceptiques quant à la promesse du Président d’arriver à vacciner la population entière d’ici la fin de l’été.

Marine Le Pen, dont la victoire à la présidentielle 2022 est jugée «probable» par 48% des Français selon un sondage de L'Opinion en direct réalisé par l'institut Elabe et publié il y a un mois, s’est également penchée sur le calendrier de sortie de crise d’Emmanuel Macron.

Lors de son allocution du 31 mars, outre l’annonce du troisième confinement pour trois à quatre semaines, le Président a informé qu’ils allaient «bâtir entre la mi-mai et le début de l’été un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport, les loisirs, l’événementiel, les cafés et restaurants […] sous conditions».

«Je sais qu’il est devenu épidémiologiste, j’en suis ravie pour lui, mais il faut sagesse garder», a réagi Marine Le Pen, toujours selon les tweets de Mme Tribenbach.

Quant à la croissance de la défiance des Français vis-à-vis des promesses présidentielles, Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, estime qu’«il y a un risque de démonétisation de la parole présidentielle».

Le 24 novembre 2020, près d’un mois après l’annonce du deuxième confinement, Emmanuel Macron avait misé sur le 20 janvier pour un début de la réouverture des bars et restaurants, ce qui n’a pas été le cas.

Des masques à AstraZeneca

Depuis l’éclatement de la pandémie, le gouvernement s’est contredit à plusieurs reprises. En effet, après la suspension temporaire du vaccin d’AstraZeneca dans plusieurs pays, dont en France, Olivier Véran a renouvelé le 6 avril sa confiance au médicament suédo-britannique afin de dissiper les doutes des Français concernant son innocuité.

Or, quelques heures plus tard, le responsable de la stratégie sur les vaccins de l’Agence européenne des médicaments (EMA), Marco Cavaleri, a confirmé l’existence d’un rapport entre l’AstraZeneca et les cas bien que rares de thromboses.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a par la suite annoncé ce mercredi que les caillots sanguins devraient être répertoriés comme effet secondaire «très rare» du vaccin AstraZeneca, tout en estimant que la balance bénéfice/risque reste «positive».

En outre, dimanche 14 mars, Jean Castex a assuré sur Twitch qu’il fallait «avoir confiance» dans le vaccin d’AstraZeneca. Même position du côté d’Olivier Véran qui assurait quelques jours plus tôt qu’il ne comportait pas plus de risques que les autres. Cependant, le 15 mars, Emmanuel Macron a emboîté le pas à d’autres pays européens, annonçant la suspension du vaccin.

Au tout début de la pandémie, le ministre de la Santé assurait que le masque était «inutile» si l’on n’est pas malade. Jérôme Salomon disait également que «le masque n'[était] pas la bonne réponse». Une période qui correspondait à la pénurie de masques et de gants à laquelle faisait face la France, selon des professionnels de la santé.

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