Les premiers vaccins Pfizer-BioNTech «made in France» entreront en production mercredi

© AP Photo / Behrouz MehrVaccin Pfizer-BioNTech
Vaccin Pfizer-BioNTech - Sputnik Afrique, 1920, 04.04.2021
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La production française de vaccins anti-Covid débutera mercredi à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir, informe le JDD. D’autres sites ouvriront en avril, juin et juillet. Au total, 250 millions de doses devraient sortir d’ici la fin de l’année.

Le groupe français Delpharm, via son site à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), va inaugurer mercredi 7 avril la production de vaccins Pfizer-BioNTech sur le sol français, d’après le Journal du dimanche (JDD). Ni représentants politiques ni caméras ne seront présents pour l’événement, le personnel souhaitant «rester concentré».

20 millions d’euros, dont la moitié fournie par l’État, ont été nécessaires pour mettre en place les installations permettant le conditionnement du vaccin. En effet, il ne s’agit pas à proprement parler de production, puisque le liquide même sera fourni depuis les sites de Pfizer en Belgique et de BioNTech en Allemagne, précise Challenges.

AstraZeneca  - Sputnik Afrique, 1920, 04.04.2021
Une usine US arrête sa production du vaccin AstraZeneca après avoir mélangé des doses avec celui de Johnson & Johnson

L’usine aura pour mission de remplir les flacons, tout en assurant leur contrôle et leur bonne congélation. «Nous avons acheté 55 congélateurs et cinq tonnes de glace carbonique seront nécessaires pour assurer l’expédition à -70 degrés de chaque lot de vaccin», a indiqué à Challenges Stéphane Lepeu, directeur général de Delpharm.

En avril, le suédois Recipharm traitera également le vaccin Pfizer-BioNTech à Monts (Indre-et-Loire) et à partir de juin, le groupe Fareva, via ses sites à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et à Val-de-Reuil (Normandie), conditionnera le vaccin CureVac, lequel est toujours en attente de validation par les autorités sanitaires.

Le cas de Sanofi

Le géant français Sanofi compte toujours sur deux pistes pour produire son propre vaccin, l’une avec la multinationale GlaxoSmithKline, l’autre avec TranslateBio, spécialiste de la technologie de l’ARN messager. S’il y parvient, il pourrait devenir le seul producteur européen à prendre en charge la totalité de sa chaîne de production (fabrication du sérum, mise en flacon, logistique).

En attendant, il mettra à disposition son site de Marcy-l’Étoile (Auvergne-Rhône-Alpes) pour le conditionnement du vaccin de Johnson & Johnson d’ici le mois de juillet.

Indépendance sanitaire

Ensemble, ils devraient fournir 250 millions de doses d’ici la fin de l’année 2021. Celles-ci ne seront toutefois pas livrées en priorité sur le territoire national, mais redistribuées à l’ensemble de l’Union européenne, voire hors du continent. Pour la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, il s’agit pour la France de participer à la production collective et de rattraper son retard industriel dans le secteur pharmaceutique.

«La crise du Covid-19 a révélé à quel point 30 ans de désindustrialisation dans le secteur de la pharmacie ont réduit l'outil disponible», a-t-elle déploré auprès du JDD. «C'est tout notre tissu pharmaceutique qui est à reconstruire». Seule une demi-douzaine de sites de remplissage a répondu présent pour produire le vaccin.

Dans les années à venir, la France compte sur l’ARN messager pour les prochaines générations de vaccins, mais aussi à d’autres fins. «L'ARN messager ouvre aussi des voies thérapeutiques encore à explorer, notamment dans l'oncologie, mais les compétences sont là», a indiqué la ministre, qui déplore cependant que «cela nécessite un basculement technologique qu'aucun Français ne maîtrise encore».

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