Les critiques ont été nombreuses mercredi 31 mars après les annonces d’Emmanuel Macron. Les établissements scolaires seront fermés pendant trois semaines, avec des mesures de quasi-confinement élargies à l’ensemble des départements et une promesse d’augmentation des lits en réanimation. Le monde politique dresse un premier constat.
Espérons aussi que nous tirions les leçons de nos échecs pour que nous ne retrouvions pas dans 6 mois à commenter des décisions prises pour freiner une quatrième vague. Il faut arrêter d’appréhender chaque vague épidémique comme si c’était la dernière.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) March 31, 2021
Du côté des Républicains, Bruno Retailleau dénonce des mesures prises en raison des retards «dans tous les domaines» et appelle à tirer «les leçons de nos échecs» et à «arrêter d’appréhender chaque vague épidémique comme si c’était la dernière». «Ce nouveau tour de vis doit être le der’ des der’», espère d’ailleurs le président des Régions de France Renaud Muselier.
.@EmmanuelMacron, le technocrate. Le «en même temps» à son paroxysme. Confiner sans confiner, fermer les écoles sans les fermer, gagner la bataille de la vaccination mais sans vaccin, soutenir nos soignants mais sans moyen, vivre & travailler mais sans vie ni travail.#Macron20h
— Guillaume Peltier (@G_Peltier) March 31, 2021
Le vice-président du parti, Guillaume Peltier, se montre plus critique en dénonçant le «en même temps» du chef de l’État, qu’il qualifie de «technocrate».
«Waterloo vaccinal»
Pour le Rassemblement national, ces mesures renforcées sont la conséquence de la défaite napoléonienne du Président sur le champ de bataille de la vaccination. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont tous deux évoqué sur Twitter un «Waterloo vaccinal» et craignent les retombées économiques et psychologiques de cette décision.
Les mesures annoncées par Macron résultent notamment d’un Waterloo vaccinal dont il n’assume pas la responsabilité.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 31, 2021
Ce sont hélas les Français qui paient les conséquences de ces retards, de cet orgueil, de ces incohérences, avec un impact lourd sur leur vie quotidienne. MLP
Derrière une insupportable suffisance, Emmanuel Macron dissimule une gestion pitoyable et un Waterloo vaccinal aux conséquences dramatiques sur la vie de nos entreprises et la santé mentale des Français. Fermer est devenue la seule perspective qu’ils offrent au pays.#Macron20h
— Jordan Bardella (@J_Bardella) March 31, 2021
Décision en solo
Comme l’a dénoncé Gérard Larcher auprès du Parisien, le Président de la République a annoncé ces mesures sans les avoir soumises d’abord au vote du Parlement. Un fait également décrié à gauche.
Un président omniscient décide de tout, tout le temps et pour tout le monde.
— Julien Bayou (@julienbayou) March 31, 2021
Le parlement s'occupera du reste.
Le "pari" morbide est perdu.
Nous en payons le prix.
À privilégier l'économie au détriment de la santé nous perdons sur les deux tableaux.#macron20h #confinement3
«Un Président omniscient décide de tout, tout le temps et pour tout le monde», a réagi Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Écologies Les Verts. «Dans quelle tour d’ivoire vit ce Président de la République?», s’interroge quant à lui le porte-parole de Génération.s Thomas Portes.
#Macron20h incohérent. Les élèves: les uns à l'école les autres à la maison. Couvre-feu sans alternance des horaires de travail = la cohue. Purificateur d'air ? Masque FFP2 gratuit ? Licence libre des vaccins ? Rien. Désolant. Il est urgent de planifier le prochain deconfinement.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 31, 2021
Jean-Luc Mélenchon regrette de son côté que les mesures proposées par La France insoumise n’aient pas été prises en compte et appelle à davantage de planification. Il a également précisé que son parti ne participerait pas au vote de ce jeudi à l’Assemblée nationale pour la validation des mesures.
Lits en réanimation
La promesse de porter «le nombre de lits de réanimation à plus de 10.000», contre environ 7.600 actuellement, a également beaucoup fait réagir. Un «poisson d’avril avant l’heure», pour le député insoumis François Ruffin, lequel rappelle que 12.000 lits avaient déjà été promis d’ici à l’automne par Olivier Véran.
Macron nous a fait un poisson d'avril avant l'heure : il dit qu'il va créer des lits pour les soignants. Les soignants réclament des lits depuis un an. Ils en ont eu combien ? Zéro. Nous avons des irresponsables au pouvoir. #ApollineMatin pic.twitter.com/wUPsPh4pYT
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) April 1, 2021
«Je ne vois pas comment c’est possible», a réagi au micro de BFM TV une infirmière en réanimation au CHU de Tourcoing, se faisant l’écho d’un groupe de discussions avec ses collègues. «On a déjà épuisé tous les soignants, non il n’y a pas de personnel formé supplémentaire», a-t-elle indiqué.