Peut-on garder un enfant en télétravaillant? Un député crée le débat

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Ordinateur, télétravail - Sputnik Afrique, 1920, 01.04.2021
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Invité sur BFM TV, le député Bruno Questel a affirmé qu’il était possible de télétravailler tout en gardant ses enfants. Il a assuré que les parents en télétravail n’étaient pas laissés à leur sort par le gouvernement.

La fermeture des écoles couplée à la généralisation du télétravail souhaitée par le gouvernement peut-elle devenir un casse-tête? Ce n’est pas le sentiment du député de l’Eure Bruno Questel, qui a assuré sur BFM TV que travail à distance et la garde d’enfants n’étaient pas incompatibles.

«Si vous dites à votre enfant: "regarde ton devoir, je suis à côté de toi, je télétravaille, tu regardes et tu m’interroges si ça ne va pas" […]. Moi je l’ai déjà fait», a-t-il ainsi déclaré à la chaîne d’information.

À propos d’éventuelles aides, l’élu a encore souligné qu’un télétravailleur ne pouvait être à la fois «rémunéré et indemnisé». Le sujet s’avère néanmoins délicat. Les parents peuvent en effet demander à être placés en activité partielle, si la garde d’enfants rend impossible le télétravail, comme l’a précisé sur Twitter Élisabeth Borne, ministre du Travail, en faisant justement référence à l’intervention de Bruno Questel.

Le député de l’Eure a encore déclaré que la garde d’enfants en période de travail n’était pas si inhabituelle, les congés des parents ne coïncidant pas toujours avec les congés scolaires. Le journaliste Maxime Switek lui a fait remarquer que les centres aérées et autres structures d’accueil n’étaient toutefois pas ouverts en cette période de pandémie.

Ce à quoi Bruno Questel a répondu que l’exécutif n’abandonnait aucun parent «à son propre sort».

«Vous êtes en train d’essayer de laisser croire que le gouvernement et le Président de la République laissent ces pauvres parents abandonnés, dans un pays terrible où l’on apporte aucune aide pour rester à domicile, pour payer le chômage partiel, pour accompagner les entreprises. Oh, les pauvres!», a-t-il ironisé sur BFM TV.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. L’eurodéputé Leïla Chaibi (LFI) a ainsi dénoncé sur Twitter une «séquence dévastatrice», critiquant «l’arrogance» et la «mauvaise foi» de Bruno Questel sur la question.

La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain (LFI) a pour sa part condamné une «intervention complétement lunaire», soulignant le cas des familles monoparentales affectées par la situation.

Même constat du côté de la députée de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller (LR) qui fustige la «déconnexion» de son collègue.

Depuis le début de la pandémie, l’exécutif n’a eu de cesse d’inciter au télétravail, poussant les acteurs privés à le généraliser. Le 21 mars, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait d’ailleurs déclaré sur BFM TV que les contrôles sur les entreprises s’accentueraient en ce sens.

Certains observateurs s’inquiètent cependant de cette absence de lien social et de contacts humains, qui peut nuire à la cohésion des équipes au sein des entreprises et à leur compétitivité.

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