Sur fond des attentes d’une éventuelle allocution d’Emmanuel Macron sur la restriction des mesures sanitaires allant jusqu’au confinement général et après la présentation du passeport sanitaire européen disponible en été, un octogénaire francilien vacciné contre le Covid-19 a demandé à la justice d’enlever dès maintenant les restrictions pour les personnes vaccinées.
Après avoir reçu deux doses du vaccin Pfizer, ce retraité de 83 ans s’interroge sur les raisons pour lesquelles il est obligé de ne pas pouvoir franchir la distance de plus de 10 kilomètres de son domicile, relate Europe 1. Raison pour laquelle il a déposé un recours devant le Conseil pour obtenir la liberté de déplacements.
Selon ses avocats, le confinement des personnes vaccinées n’a pas de sens dans la mesure où elles ne favorisent ni la prévention de la transmission du virus, ni celle de saturation des services de réanimation, toutes deux étant le but du troisième confinement, indique le référé des Me Diane Protat et Henri de Lagarde.
Une audience a lieu ce mardi 30 mars pour déterminer si la requête de l’octogénaire est recevable ou non.
La vaccination au cœur critères
Bien que l’introduction du passeport sanitaire validé par l’Union européenne soit prévue d’ici deux mois et demi, autorisant la libre circulation au sein de l’UE, le gouvernement français maintient pour le moment les règles sanitaires pour toutes les personnes sans faire d’exceptions.
Auparavant, le ministère de la Santé avait jugé prématuré de différencier les «règles relatives aux limitations de circulation selon que les personnes ont reçu ou non des doses des vaccins» pour quatre raisons. Les deux premières concernent l’efficacité partielle des vaccins et celle qui est «devenue particulièrement contingente du fait de l’apparition des nouveaux variants».
Olivier Véran a également invoqué le risque important de formes graves et des décès chez les personnes vaccinées «en cas d’inefficacité initiale du vaccin ou de réinfection post-vaccinale ou de la virulence d’un variant». Enfin, il est question de l’absence de données sûres concernant l’impact de la vaccination sur la transmission du virus.
Opposition de la vaccination et du reconfinement
Dans le même temps, en raison de la disponibilité des vaccins, Emmanuel Macron a décliné début mars la possibilité d’un reconfinement. Cette déclaration était survenue sur fond d’aggravation de la situation sanitaire:
«Vous êtes gentils, mais tant que vous avez des vaccins dans les frigos, je ne reconfinerai pas les gens», avait-t-il lancé lors du Conseil de défense sanitaire, selon les informations de Franceinfo.
Cependant, cette «opposition entre confinement et vaccination n’a pas de sens, déclarait Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML), cité par 20 Minutes. La vaccination met entre cinq et treize semaines pour atteindre son véritable effet, or quand une situation est aussi critique qu’en Ile-de-France, on ne peut se permettre d’attendre aussi longtemps».
Quelques semaines plus tard, lorsque les «mesures de freinage» ont démontré «peu d’effets» en Île-de-France, selon Remi Salomon, président de la commission médicale de l’AP-HP, il a plaidé sur BFM TV pour un confinement généralisé. Il estime que c’est l’unique mesure possible pour enrayer le débordement des services médicaux.