Dans un commentaire à Sputnik, Joana Martins, activiste locale à Palma, ville mozambicaine qui se trouve depuis quelques jours aux mains des islamistes, fait état de plus de 800 personnes toujours portées disparues.
«Au jour de mardi [30 mars, ndlr] plus de 800 personnes» sont toujours portées disparues, informe la volontaire qui fait partie de l'équipe de recherche des personnes perdues dans cette zone après l’attaque.
Dimanche, l’armée du pays a annoncé des «dizaines» de morts depuis le début de la prise de cette ville, située dans la province de Cabo Delgado.
Une aide extérieure?
Préoccupé par la situation au Mozambique, certains pays se prononcent pour une assistance militaire dans la lutte du pays contre les terroristes. Ainsi, le Portugal enverra un premier groupe de militaires au Mozambique dans la première moitié d'avril, selon la presse portugaise. Dans une interview à la Radio-télévision du Portugal (RTP), le ministre portugais des Affaires étrangères a confirmé qu’il s’agirait d’une équipe de 60 soldats, chargée de former les forces armées locales pour combattre les islamistes. Dans la même interview, le diplomate a également évoqué qu’une mission de l’UE pourrait également y être déployée dans le même but.
Le porte-parole de la Force de défense du peuple ougandais Deo Akiki, interrogé par Sputnik, a exposé qu’afin de faire face aux djihadistes le Mozambique, qui «n’est capable» de combattre les terroristes «que grâce à la coopération régionale», avait besoin d’aide extérieure.
Cet avis n’est pourtant pas partagé par tout le monde. Ainsi, pour Yussuf Adam, de l'université Eduardo Mondlane, «le Mozambique a toutes les ressources nécessaires pour mettre fin à cette guerre par le biais des négociations». Interrogé par Sputnik, le spécialiste se prononce plutôt contre l’ingérence extérieure qui ne représente pas une solution à la crise dans le domaine de la sécurité et suscite l’inquiétude chez les locaux.
Palma sous l’emprise des djihadistes
L’offensive des islamistes à Palma, située à seulement quelques kilomètres d’un projet gazier du français Total, a commencé le 24 mars. Lors de cette attaque, plusieurs riverains ont réussi à trouver refuge dans les forêts voisines. Des étrangers travaillant dans la ville ainsi que des responsables locaux se sont abrités à l’hôtel Amarula. Samedi 27 mars, les autorités mozambicaines ont procédé à l’évacuation de 180 personnes bloquées dans l’hôtel. Certaines d’entre elles ont été tuées dans une embuscade tendue par les djihadistes, d’après le porte-parole des forces de défense et de sécurité mozambicaines.
Selon le groupe américain SITE Intelligence, Daech* a déjà annoncé que la ville se trouvait sous son contrôle.
*Organisation terroriste interdite en Russie